0 Shares 1654 Views

Mathieu Cherkit – Ecosysthème – Galerie Jean Brolly

25 juillet 2011
1654 Vues
Galerie Jean Brolly

Sa peinture pourrait être une représentation fidèle de la réalité : celle de ce pavillon en meulière, ceinturé par un jardin sur les hauteurs de Saint-Cloud où il habite avec sa famille. Dans cet univers chargé par un vécu de près de 60 ans, l’artiste puise les sujets de ses peintures.

Chez Mathieu Cherkit (né en 1982. Il vit et travaille à Saint-Cloud), le tableau devient ce lieu de confrontation où l’observation de ce monde familier, et les connaissances issues de l’apprentissage donnent libre cours à une démarche audacieuse.

Alors qu’il était encore étudiant à l’école des beaux-arts de Nantes, Mathieu se rend dans les ateliers de la prestigieuse Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig (Académie des arts visuels de Leipzig) pour parfaire son apprentissage auprès d’artistes tels que Neo Rauch, Matthias Weischer, David Schnell ou encore Christoph Ruckhaberle. C’est là, dans ce haut lieu de la peinture réaliste socialiste qu’il va trouver un nouveau souffle. Ses compositions s’affirment. Sa vision, à mi-chemin entre réalisme et illusion, s’élargie.

Grâce à un savant mélange de formes abstraites (bandes, rayures, damiers) qui structurent l’espace et divers éléments figuratifs qui donnent l’impression d’être abandonnés, il s’empare de son quotidien pour lui donner une vie nouvelle, avec des couleurs flamboyantes. S’agit-il d’hommages ou d’influences, d’observations directes ou de fantaisies personnelles ? Mathieu Cherkit s’amuse parfois à convoquer Matisse pour la dynamique des couleurs, Valloton pour son goût de l’art naïf et la simplification des formes, Vuillard et Bonnard pour le caractère ornemental ou encore Magritte, Balthus et De Chirico pour l’aspect insolite. Si sa pratique picturale colle à la réalité, c’est aussi pour mieux la mettre à distance. Il joue avec la bi et la tridimensionnalité pour troubler notre regard. Les perspectives sont maladroites, voire incohérentes.

Parfois, il renforce l’étrangeté de ses compositions avec la présence d’un personnage stylisé, aux articulations anguleuses et à l’expression figée. Dans les vues qu’il donne de son jardin, on retrouve cette atmosphère de trouble, somme toute délectable. 

Mathieu Cherkit – Ecosysthème

Du 3 septembre au 8 octobre 2011

Vernissage le 3 septembre 2011 à partir de 16h

Galerie Jean Brolly
16, rue de Montmorency
75003 Paris 

www.jeanbrolly.com

A découvrir sur Artistik Rezo
Mathieu Cherkit – Circulation intérieure – galerie Jean Brolly (2014)

Articles liés

« Mémoires d’Hadrien » : une leçon d’histoire et d’humanisme au Poche Montparnasse
Spectacle
169 vues

« Mémoires d’Hadrien » : une leçon d’histoire et d’humanisme au Poche Montparnasse

Dans un spectacle d’une pureté absolue, le comédien Jean-Paul Bordes incarne Hadrien, célèbre empereur romain au soir de sa vie, auquel Marguerite Yourcenar consacra son oeuvre la plus célèbre. Renaud Meyer a adapté le texte et met en scène...

Véronique Genest et Jean Dell jouent les prolongations dans “Révélations” au Théâtre de Passy !
Agenda
548 vues

Véronique Genest et Jean Dell jouent les prolongations dans “Révélations” au Théâtre de Passy !

Alice, jeune et brillante avocate, a convoqué son frère Sébastien et ses parents Marie et Charles dans leur bel appartement parisien pour une révélation de la plus haute importance… ils s’attendaient à tout sauf à ça, c’est le choc...

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Gueules Noires” est un spectacle à ne pas manquer !
Agenda
118 vues

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Gueules Noires” est un spectacle à ne pas manquer !

Sitôt le rideau levé, le public est happé par l’histoire forte et authentique de Gueules Noires. Celle de l’amitié indestructible des deux protagonistes. L’action se déroule six pieds sous terre dans un décor très réaliste, magnifique. Au-delà d’une histoire...