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Christian Boltanski

26 mai 2011
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Christian Boltanski

Né le 6 septembre 1944 à Paris, Christian Boltanski pratique la peinture jusqu’à la fin des années 1960. L’artiste joue avec les codes de l’autobiographie et reconstitue des objets ou des situations de son enfance.

De 1970 à 1973, il crée les « Vitrines » de références en détournant les codes muséographiques : des objets trouvés ou fabriqués par l’artiste sont exposés comme les témoignages répertoriés d’une vie anodine dont il ne reste que des traces frôlant l’absurde. En 1972, L’album de la famille D., présenté à la Documenta de Kassel, lance sa carrière internationale, il utilise des images trouvées qu’il agrandit en compositions murales. Il se réclame de Joseph Beuys et d’Andy Warhol.

Les « Inventaires » sont des installations neutres réalisées à partir de l’ensemble de mobiliers et des objets personnels d’une personne anonyme.

Après les « Saynètes comiques » (1974), où il se met en scène de façon clownesque mimant des scènes de son enfance, il reprend un mode distancié et impersonnel dans les Images modèles qu’il réalise en suivant les standards de la « belle photographie ».

Il est l’un des principaux fondateurs de la photographie plasticienne et son travail sur le « goût moyen » anticipe les développements de l’art post-conceptuel.

À partir de 1977, il réalise les « Compositions », photographies qui reproduisent sur fond noir de petits objets trouvés ou fabriqués, agrandis à une échelle monumentale, et qui mettent en exergue l’importance démesurée que chacun d’entre nous attache aux choses éphémères et fragiles.

À partir de 1984, il rompt avec ses tableaux photographiques. Les séries des « Ombres », des « Monuments », des « Reliquaires » et des « Réserves » prennent une tonalité plus sombre.

Les matériaux de ses premières œuvres vont être réutilisés dans des installations au caractère dramatique, hantées par l’idée de la mort. La Shoah devient alors un thème prépondérant dans son travail, et qui s’affirme ouvertement à partir de l’œuvre qu’il présente à la Documenta 8 de Kassel en 1987.

En 1988, le vêtement apparaît comme un matériau clé qui se substitue au portrait photographique ; il est comme l’empreinte fantomatique de l’individu. L’énumération et l’archivage, puis l’obsession de la liste dont témoignent les œuvres qu’il réalise dans les années 1990, rappellent que dans la masse, c’est toujours l’individu qui compte. Comme dans Menschlich (humainement) une installation murale faite de centaines de photos d’anonymes exposée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1998. En 1990-2000, il s’investit aussi dans le domaine du spectacle, qui prolonge et enrichit le travail plastique. Il réalise, en collaboration avec Jean Kalman et Frank Krawczyk, de nombreuses œuvresspectacles, installations éphémères et animées dans des lieux souvent insolites.

Parallèlement, ses expositions deviennent plus narratives et scénographiées, formant une œuvre globale articulée autour d’un thème particulier : le temps, la mémoire, l’être humain, la mort… Son travail devient universel par le détour du particulier et il envisage, pour l’an 2000, de nommer tous les habitants de la Terre. Il privilégie désormais des projets au contenu humaniste qui relèvent du registre de la fable. Il projette de créer un lieu où seront conservés les battements de tous les cœurs du monde. Il collecte, au fil du temps, des millions de battements de cœur, les siens, mais surtout ceux de centaines d’individus, qui formeront à terme Les Archives du cœur, une installation permanente située sur l’île Teschima au Japon.

Il installe une horloge parlante dans la crypte de la cathédrale de Salzbourg. En Tasmanie, une autre installation permanente utopique a vu récemment le jour : Christian Boltanski y a « vendu sa vie » (enregistrement vidéo de ses faits et gestes dans son atelier) en viager à un collectionneur.

En 2010, œuvre visuelle, mais aussi sonore, Monumenta 2010 : Personnes est une installation inédite réalisée pour la nef du Grand Palais à Paris. Il y poursuit sa réflexion sur les limites de l’humanité et la dimension essentielle du souvenir : la question du destin et de l’inéluctabilité de la mort. Personnes est ensuite « rejouée » au Park Avenue Armory de New York, puis au Hangar Bicocca de Milan.

En 2011, Christian Boltanski participe à la Biennale de Venise, avec son œuvre Chance, présentée dans le Pavillon français.

[Visuel : Christian Boltanski photographed in his studio by Bracha L. Ettinger in 1990, for the artist book ‘Matrix et le Voyage à Jerusalem de C.B.’, 1991. Date : 2010-11-10 14:26 (UTC). Cette image a été retouchée, ce qui signifie qu’elle a été modifiée par ordinateur et est différente de l’image d’origine. Disponible selon les termes de la licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 2.0 générique]

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