0 Shares 1707 Views

Cadavres non exquis – galerie Frédéric Moisan

30 novembre 2012
1707 Vues
Cadavre non exquis - galerie Frédéric Moisan



Pierre Buraglio rapproche « cette pratique de l’improvisation collective qu’elle appartienne au New-Orléans ou au Free-jazz ». « Ces artistes, ces citoyens s’essaient et réussissent dans une certaine mesure à couper court avec l’individualisme – face dévoyée de l’individualité, à provoquer l’échange, la réciprocité. » (août 2009)

Ici, l’image est fabriquée et trafiquée. Claude Buraglio collecte des images des années 30’s qui se retrouvent ensuite isolées, recyclées, évidées, dénaturées. L’image a perdu son sens premier, elle est déchue, délavée. Ce n’est plus le contenu de l’image qui nous retient, c’est un « au-delà » de l’image ; un substrat de vie qui continue à « émettre ». Aussi dans ses lithographies, Claude détourne l’image d’origine. Elle n’en retient que la force d’attraction et nous transporte dans une nostalgie des origines. A ce propos, Stéphane Doré dira de l’image qu’elle est « suffisamment présente, grâce au procédé du collage qui en renforce l’unité, et à son agrandissement qui lui octroie un pouvoir d’attraction visuel important, pour sidérer le regardeur ; Suffisamment inconsistante pour porter en elle le fantôme de l’image d’origine, un quelque chose d’évanescent, qui tout en nous disant que bientôt nous en perdrons la trace, nous la rappelle. » Et il ajoute « Ce refus de se laisser bercer par les ronronnements continu des une se succédant aux autres, ce refus de croire à leurs contenus dérisoires est une attitude que l’on pourrait rapprocher de celle de Manet, qui s’insurgeait contre les poses outrancières des modèles, contre une société bourgeoise qui maintenait artificiellement un sublime, des conventions, des « formes vides ». 

Des objets en papier mâché réalisés à partir de journaux israéliens, arabes et français, viendront ponctuer l’exposition : crâne, escarpins et bananes. Pauvreté du matériau et économie de moyens, ces objets de vanité – fétiches ? – entre mythe et symbole, échappent au prosaïque. « … ces opérations étant autant de façons de faire rentrer ces images-là (ou ces objets vus et revus) dans le champ de l’Art ». Pierre Wat, 2003 

D’objets ordinaires et d’images empruntées, Claude Buraglio donne naissance à des icônes falsifiées. L’objet ou l’image se prostitue et nous sidère.

Cadavres non exquis

Du 12 au 29 décembre 2012
Du mardi au samedi de 11h à 19h 

Vernissage le mercredi 12 décembre à partir de 18h

Galerie Frédéric Moisan  
72, rue Mazarine
75006 Paris 

www.galerie-fmoisan.fr

[Visuel : courtesy galerie Frédéric Moisan]

Articles liés

La Colline des Arts 2024 : un parcours artistique exceptionnel sur la colline de Chaillot du 13 au 16 juin !
Agenda
25 vues

La Colline des Arts 2024 : un parcours artistique exceptionnel sur la colline de Chaillot du 13 au 16 juin !

À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les onze institutions culturelles de La Colline des Arts ont conçu un parcours inédit sous le signe du corps en mouvement. Ateliers, rencontres, spectacles, démonstrations, visites… Une programmation artistique...

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Folies au Manoir”, une enquête loufoque !
Agenda
59 vues

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Folies au Manoir”, une enquête loufoque !

Un crime a été commis au Manoir de Jean-Eude et Marie-Christine… Réussirez-vous à dénicher le coupable ? Entrez dans l’univers chic de cette folle enquête où se mêleront liaisons amoureuses, combat d’épée et danse ! 1h20 de rire garanti...

Le 14 juin au CWB, deux performances de Medea Anselin et Olma Missaglia marqueront la soirée
Agenda
71 vues

Le 14 juin au CWB, deux performances de Medea Anselin et Olma Missaglia marqueront la soirée

Le Centre accueille Olmo Missaglia avec le spectacle “Una Foresta” à 20h00. Cette représentation sera précédée de la performance de Medea Anselin, extrait de “Brèches” à 19h30 et suivi à 21h00 de l’activation de l’œuvre sonore “Vivre dans du...