0 Shares 1104 Views

Compagnie Antonio Gadès – Palais des Congrès

17 décembre 2012
1104 Vues
Compagnie Antonio Gadès

On n’imagine aucun autre chorégraphe auquel on consacrerait, presque dix ans après sa disparition, un véritable festival, présentant quatre pièces majeures, dont les mythiques « Carmen » et « Noces de sang », sans qu’on mesure les décennies passées. Ces pièces-là n’ont pas pris une ride, comme on dit.

Ni gitan, ni andalou, Gadès était libre de libérer cette danse de ses stéréotypes. Libre de révéler le flamenco comme ce qu’il est, fondamentalement : une danse moderne. A partir des années 1970, il introduisait narration et personnages pour conter, à travers la danse, le mythe de l’Espagne révolutionnaire, son âme profonde et ses déchirements. Danseur, il éblouissait avec sa présence de fer et son zapateado (le martellement du sol par les talons) fracassant. Mais c’est grâce au cinéma qu’il est devenu une icône au-delà du public de danse.

Quand il rencontre le cinéaste Carlos Saura, celui-ci qui porte à l’écran l’adaptation flamenca de « Noces de sang » (1974), la célèbre pièce de Frederico Garcia Lorca. Le succès est tel qu’ensuite, la création de « Carmen » (1983), pièce emblématique de Gadès s’il en est, sera d’abord créée pour l’écran, avant de devenir un ballet sur scène. Grâce à sa puissance et son épure, cette adaptation de la nouvelle de Mérimée est éternelle et fait partie des grands mythes dans l’histoire de la danse, au même titre que « Le Sacre du printemps » de Pina Bausch.

Chez Gadès, les robes des femmes rappellent la tradition andalouse, mais elles sont traitées avec sobriété, pour s’engager au plus près de la vie réelle. Le monde paysan dépeint dans ces pièces est universel. Comme dans « Fuenteovejuna », autre adaptation d’une pièce de théâtre. Il s’agit ici de Lope de Vega qui relate une histoire avérée d’une révolte contre la tyrannie des Rois catholiques au XVIe siècle. Gadès n’a jamais caché son engagement aux côtés du peuple, contre les puissants et l’oppression.

La vitalité de la compagnie Antonio Gadès est époustouflante. Elle est aujourd’hui dirigée par Stella Arauzo, ancienne soliste principale de Gadès qui dansait elle-même avec brio les rôles de Carmen et de la mère dans Noces de sang.

Thomas Hahn

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=RixO4jGx_hc[/embedyt]

Chorégraphies d’Antonio Gadès
Interprétées par la Compagnie Antonio Gadès
Sous la direction de Stella Arauzo

Les 26 et 27 décembre 2012 à 20h : Carmen
Les 28 et 29 décembre 2012 à 20h : Noces de sang/Suite flamenca
Le 29 décembre 2012 à 15h : Noces de sang/Suite flamenca
Le 30 décembre 2012 à 15h : Carmen
Le 31 décembre 2012 à 20h : Carmen
Les 2, 3 et 4 janvier 2013 à 20h : Fuenteovejuna
Le 5 janvier 2013 à 15h et 20h : Carmen

Palais des Congrès 
Porte Maillot

www.viparis.com

Articles liés

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !
Agenda
66 vues

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !

Nous avons inauguré, en décembre 2023, une rencontre entre krumpeur.euses et “gesteur.euses”. C’était passionnant : des discussions riches, des impromptus artistiques convaincants ! Nous continuons de creuser la question, à travers des formats courts – artistiques et pédagogiques –...

Synthétiseurs en ambient noctambule : “Ajasphere vol.II”, nouvel EP de l’ensorcelante AJA
Agenda
69 vues

Synthétiseurs en ambient noctambule : “Ajasphere vol.II”, nouvel EP de l’ensorcelante AJA

“Ajasphere vol.II” est un EP instrumental que j’ai composé entre 2022 et 2023. Chaque morceau est un univers à part entière, une bulle, une sphère. Ce sont comme des BO de mini films épiques. J’aimerais que cet album amène...

“Oui, je sais”, un one woman show de l’humoriste Olivia Moore à La Nouvelle Seine dès le 20 avril !
Agenda
63 vues

“Oui, je sais”, un one woman show de l’humoriste Olivia Moore à La Nouvelle Seine dès le 20 avril !

Après les succès de Mère Indigne puis Égoïste, l’humoriste Olivia Moore présente son nouvel opus “OUI, JE SAIS”. “Vous savez pourquoi vous êtes comme vous êtes, vous ? Moi non plus. Enfin, pour vous je ne sais pas, pour...