Johan Creten – The Vivisector – galerie Perrotin
Johan Creten découvre la force cachée de la terre derrière l’apparente fragilité de la céramique. Il privilégie cette technique polymorphe dès 1984 et développe depuis l’art de la métamorphose. L’artiste utilise, notamment pour les oeuvres de grand format, le grès émaillé qu’il avait déjà explorée pour l’exposition « Contrepoint 2 » au Louvre en 2004.
Les œuvres de Johan Creten semblent échappées des fables, contes et merveilles symbolistes. Elles rappellent à la fois les grottos de la Renaissance, où règne une Nature artificielle, le maniérisme d’Arcimboldo et de Bernard Palissy mais aussi les cabinets de curiosité qu’il réactive lors de son exposition très remarquée en 2008 au musée de la Chasse et de la Nature.
Le titre « The Vivisector » renvoie au livre de Patrick White (1970) qui explore les thèmes universels de la souffrance du créateur, de la quête de vérité et du sens de l’existence ; il a hanté l’enfance de Johan Creten et determiné son désir d’être artiste.
Quatre sculptures monumentales en grès, telles des chouettes anthropomorphes et énigmatiques, nous accueillent, nous dévisagent, silencieuses et ambivalentes (The Nose, Fatigue, The Vivisector, The Father). Hiératiques par l’élégance de leurs émaux, elles nous scrutent de leur regard mélancolique semblable à celui des dieux égyptiens. Deux autres oiseaux mystérieux déploient partiellement leurs ailes blessées.
Dans une autre salle la figure ambiguë de Bi-Boy est entourée de six sculptures murales abstraites, sortes de matière vivante en gestation, recouvertes de nouveaux émaux de lave.
Enfin une salle intimiste avec trois représentations stylisées de la Chance sous forme de voiles gigantesques (Grande Fortuna) clôt une histoire riche de pistes possibles.
Il a récemment participé à l’exposition « Beauté Animale » au Grand Palais en 2012 et a inauguré une exposition personnelle « Fire-Works » au Musée Dhondt-Dhaenens à Deurle en Belgique. Jusqu’au 18 mars 2013, Creten dévoile au musée Eugène-Delacroix, dans l’exposition « Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten » jusqu’au 18 mars 2013, un nouvel ensemble de sculptures en grès et bronze révélant la charge érotique des fleurs ( à travers « Odore di Femmina », « Génie » et les oeuvres murales « Wallflowers »).
Précurseur dans la redécouverte des possibilités de la terre-cuite avec Fontana et Schütte, Johan Creten continue d’influencer une génération de jeunes artistes.
Aux mêmes dates à la galerie Perotin :
– Jean-Michel Othoniel – Les Noeuds de Babel
Johan Creten – The Vivisector
Du 12 janvier au 23 février 2013
Du mardi au samedi, de 11 à 19h
Galerie Emmanuel Perrotin
10, impasse Saint-Claude
75003 Paris
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