Kick-Ass 2 – film d’action de Jeff Wadlow

Depuis que Dave Lizewski, ado un peu geek et jusqu’alors méprisé par ses camarades de classe, a montré que chacun pouvait être un superhéros au quotidien, de nombreux justiciers en herbe ont sorti le costume moulant afin de faire régner l’ordre dans les villes américaines. Tout devrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais en vérité, Dave s’ennuie. Il décide donc de faire équipe avec Mindy Macready, alias Hit Girl, désormais orpheline de son Super Daddy, afin de faire régner la justice dans les rues de New York. Mais Mindy est perdue et doit faire face à un autre type de danger : la vie d’une adolescente de quinze ans, entre amourettes, cheerleading, et tentatives d’intégration dans le club des pestes populaires du lycée. Dépité, Dave se tourne alors vers une bande de justiciers amateurs guidés par le Colonel Stars and Stripes.

Mais dans l’intervalle, il s’est également fait un ennemi mortel en la personne de Chris D’Amico, ancien Red Mist qui veut venger la mort de son père. Dave réalise alors, quand tout tourne mal, que créer Kick-Ass a eu des conséquences, et qu’à vouloir se faire justice soi-même, on entraîne bien souvent encore plus de violence et de destruction…

Seulement voilà, là où le premier film construisait un humour potache qui désarmait la potentielle violence sous-jacente, en montrant surtout comment une bande d’adolescents / bras cassés se retrouvaient confrontés à de vrais crimes alors qu’ils tentaient de sauver des chatons égarés et grandissaient au passage ; le deuxième opus des aventures de Kick-Ass se complaît surtout dans sa débauche de violence et dans une certaine vulgarité.

Or, la réflexion post-11 septembre et les responsabilités incombant à un superhéros, mises en parallèle avec le passage à l’âge adulte, conviennent bien à un Spider-Man, surtout quand Sam Raimi se trouve derrière la caméra ; mais ne collent pas du tout à la peau d’un Kick-Ass.

A force de trop se prendre au sérieux, ce second volet désamorce ainsi toutes les bonnes idées du premier opus et perd tout son intérêt. Et en cela, Kick-Ass 2 souffre finalement du même travers que ses personnages qui se préoccupent surtout de devenir des héros Youtube plutôt que de s’interroger sur les conséquences de leurs actes ou les valeurs que leurs pseudo-exploits guerriers véhiculent : le film se regarde lui-même, se gargarise de sa propre coolitude, et oublie de se doter d’un fonds, ne serait-il qu’humoristique. Ainsi, ce qui aurait pu être un rafraîchissant pastiche de films de superhéros n’est finalement qu’un divertissement bête et vulgaire de seconde zone, qu’on aura déjà oublié dix minutes après la sortie de la séance.

Raphaëlle Chargois

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De Jeff Wadlow

Avec Aaron Taylor-Johnson, Christopher Mintz-Plasse et Chloë Grace Moretz

Durée : 103 min.

Sortie le 21 août 2013

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