La Créole – Espace Pierre Cardin
La défaite de Sedan, la chute de l’Empire, le drame de la Commune et l’avènement de la III° République ont fortement secoué la France. L’heure n’est plus aux plaisirs effrénés des années soixante. Offenbach lui-même a changé. Il n’est plus l’homme adulé qu’il était. La faillite de la Gaîté Lyrique lui a coûté très cher. Le goût du public a changé aussi. De l’opéra-bouffe truculent, on est passé insensiblement à l’opérette. La parodie historique a fait place à la comédie bourgeoise et le couple amoureux est devenu le centre de l’intrigue.
Le librettiste de La Créole, Albert Millaud, proche d’Henri Meilhac, a imaginé un vaudeville plein de vivacité, truffé d’excellent dialogues. Il n’y a pas ici un couple central, mais deux, à la manière de « La double inconstance » de Marivaux.
Il y a trois actes : le premier en ville, à La Rochelle, le second dans un château en Charente et le troisième… sur le pont d’un navire, en plein océan !
Pour résumer en quelques mots l’argument, disons que le commandant de Feuillemorte, sorte de capitaine Haddock, a entrepris de marier son neveu René à sa pupille Antoinette. Mais Antoinette aime Frontignac, ami de René. Les deux amants, avec la complicité de René, vont se marier à l’insu du commandant. Celui-ci, rentrant des îles quelques mois plus tard, amène avec lui une seconde pupille, Dora, jeune Créole, qu’il veut marier à Frontignac, qu’il croit encore libre. Mais voilà que Dora et René, qui se sont connus à La Martinique, voient renaître leur amour ! Tout l’enjeu du troisième acte, à bord du bateau du commandant, sera de faire accepter à celui-ci les couples René-Dora et Frontignac-Antoinette à la place des couples René-Antoinette et Frontignac-Dora qu’il avait envisagés. Le chœur est largement sollicité au premier acte pour le premier mariage et au troisième acte, à bord, où il constitue l’équipage.
On est aux antipodes des Offenbach les plus joués, où tout repose sur la parodie et la dérision. On est plus proche de Trébizonde qui proposait aussi une sorte de comédie bourgeoise. Mais on est toujours chez Offenbach, c’est-à-dire dans une musique fraîche, mélodique, joliment rythmée et d’une écriture toujours rigoureuse. Le public des Tréteaux devrait apprécier ce chassé-croisé amoureux qui se termine par deux heureux mariages.
La Créole
De Jacques Offenbach
Novembre : Le 16, 17, 29 et 30 novembre 2013
Dimanche : Le dimanche 1 décembre 2013
Janvier : Le 9, 10, 11, 12, 17, 18 et 19 janvier 2014
En semaine et le samedi à 20h30
Le dimanche à 15h30
Durée : 2h
Tarif plein : de 18€ à 38€ // Tarif réduit : 15€ le dimanche pour les moins de 15 ans
Réservations en ligne ou par téléphone au 06 98 72 16 57
Espace Pierre Cardin
1, avenue Gabriel
75008 Paris
M° Concorde
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