0 Shares 2195 Views

C’est moi la plus belge – Nawell Madani – Théâtre des Feux de la Rampe

17 décembre 2013
2195 Vues
C’est moi la plus belge - Nawell Madani - Théâtre des Feux de la Rampe

C’est moi la plus belge

De et avec Nawell Madani

Du 2 octobre au 30 décembre 2013
Du mercredi au samedi à 20h. Séances supplémentaires les mardis 24 et 31 décembre

Réservation par tél. 01.42.46.26.19

Durée : 1h20

Théâtre des Feux de la Rampe
2, rue Saunier
75009 Paris
M° Cadet 

www.theatre-lesfeuxdelarampe.com

A partir du 2 octobre 2013

Un cauchemar éveillé fait de hurlements et vociférations, éructations d’une vulgarité à chaque phrase sur un fond plus que douteux. Si l’avenir de l’humour s’incarne dans ce type de non-spectacle, il y a du souci à se faire. Kakou, reviens, ils sont devenus fous !

Si l’on s’en tient à ce qu’elle raconte dans son spectacle, elle arrive de Belgique. L’occasion pour en balancer une couche sur l’accent outre-quiévrain dans une diatribe qui annonce la couleur : vulgaire, laid, pas drôle. Une Belge algérienne. Notons la nuance, elle est de taille. Car à force de le revendiquer, ce n’est plus un manifeste en faveur de l’intégration qui va se jouer mais sa parfaite antithèse. Le propos navigue constamment entre blagues qu’on préférerait potaches à la Guy Montagné car inoffensives et déversement de considérations pour le moins sujettes à caution. Car ça ne sent pas très bon, chez Madani. Disons-le même : ça pue, car là où certains artistes aiment à se regarder le nombril, celle-ci n’a pas visé si haut et le fond du slip, dans d’effrayantes variations paradigmatiques, constitue l’unique centre d’intérêt de la donzelle.

Sans sombrer dans la pudibonderie, disons que, dans tout y compris la « bagatelle », la modération peut faire la qualité. Asséner durant une heure et demi des histoires de sodomie à la baïonnette et autres pertes de virginité, même Coluche ne s’y serait pas risqué. Grossièreté et vulgarité : la dichotomie prend ici tout son sens. La seconde qui ici domine, siège inexorablement. Mais le trône n’a rien de royal. Un pot de chambre tout au plus. La drôlerie a déserté les planches, cédant la place à des hurlements (mais où sont les boules kies ?) et des vociférations à la sidérante vacuité.

Désespérément bas du plafond, ce show nauséeux précédé d’une première partie guère plus originale (impro rap : on baigne dans l’inédit) remplit pourtant la grande salle du Théâtre des Feux de la Rampe. Son premier degré rédhibitoire et son degré zéro dans l’écriture trouvent leur public dans une catégorie d’individus de toute évidence shootés au Jamel Comédie Club, seul exutoire trouvé par cette « artiste » refoulée de cours de théâtre et qui crache un venin vindicatif là où tant de très bons comédiens issus de l’immigration ont su faire couler un nectar d’intelligence et de drôlerie. Ces derniers avec pour références Césaire, Senghor ou Idir. Avec Jenlo (comprenez Jennifer Lopez) comme modèle, la pauvre Madani ne risquait pas de provoquer de surcharge cognitive à ses fans. On a décidément les idoles qu’on mérite…

Franck Bortelle

Articles liés

Kyab Yul-Sa transcendent les fondements de la musique tibétaine : concert de lancement au Studio de l’Ermitage
Agenda
251 vues

Kyab Yul-Sa transcendent les fondements de la musique tibétaine : concert de lancement au Studio de l’Ermitage

Le trio Kyab Yul-Sa, lauréat du Prix des Musiques d’Ici 2021, révèlera “Murmures d’Himalaya” son nouvel album à l’occasion de sa sortie le 26 avril 2024 chez Nangma Prod / Inouïe Distribution. Cet opus sera présenté le jeudi 23...

“Our Way”, le nouvel album du trio mythique du Jazz, Helveticus, sort le 24 mai
Agenda
115 vues

“Our Way”, le nouvel album du trio mythique du Jazz, Helveticus, sort le 24 mai

Quatre ans après « 1291 », voici le deuxième album du trio suisse Helveticus, formé de trois musiciens exceptionnels de trois générations différentes et issus de trois régions différentes de la Suisse. Si le premier album a été enregistré dans l’urgence...

“La Danseuse” : Justine Raphet met en lumière la toxicité des relations amoureuses
Agenda
174 vues

“La Danseuse” : Justine Raphet met en lumière la toxicité des relations amoureuses

La Danseuse traite des relations amoureuses toxiques et de l’emprise au sein du couple en s’intéressant au parcours de vie de Noé et à sa relation amoureuse avec Adèle. Noé, jeune danseur, ne se sent pas en phase avec le...