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Une Croisière d’Enfer – Les Chevaliers du Fiel – Théâtre des Variétés

4 mars 2014
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Une Croisière d’Enfer Les Chevaliers du Fiel

Jusqu’à fin avril 2014
Du mardi au samedi 20h30 et dimanche 16h30

Théâtre des Variétés
7, bd Montmartre
75002 Paris

www.theatre-des-varietes.fr

Question : pourquoi le public aime-t-il les Chevaliers du Fiel malgré leurs blagues à deux sous ?

Eric Carrière et Francis Ginibre n’économisent pas les bonnes ficelles pour nous faire rire. Gags et tirs dirigés fort à propos portent  leurs fruits. Là où ça ne passerait pas sans casser, eux, enjôleurs charismatiques, nous régalent de leurs blagues de collégiens. Et ça fonctionne, le public en redemande.

On aimera longtemps les Chevaliers du Fiel parce qu’ils réinventent le comique usuel. Celui des situations de tous les jours et nous  racontent à leur façon les choses les plus simples. Leur candeur feinte, leur gentillesse sincère faisant le reste, le public des comédies les adore.

Dans leurs échanges passent les allusions à la politique au fil de la mise en boite de tel président de la république ou d’un ancien directeur du FMI que chacun reconnaît avec jubilation. Et s’il n’y avait qu’eux ? Comme quoi, les humoristes peuvent faire passer des personnalités à la moulinette avec des messages quasi subversifs s’ils sont généreux et bienveillants.

Humour du Sud-ouest ?

Tout est né de la ferveur des 40 000 spectateurs de leur premier spectacle à Toulouse et de leur succès immédiat à la télévision. Peut-on parler d’humour régional, d’expression du Sud-ouest, à l’instar de Dany Boon pour le Nord, de Laurence Sémonin, la Madeleine Proust de Franche-comté ou encore de Noëlle Perna, Mado la niçoise, qui jouera dans le prochain film que E. Carrière et F. Ginibre ont co-écrit ?

On ne boude pas son plaisir et l’on rit franchement lorsqu’une Mme Lestrade est évoquée – on présume qu’elle habite Caussade ou Cahuzac-sur-Vere (E. Carrière, auteur des textes est natif de Gaillac et F. Ginibre, comédien est né à Toulouse) Surprise pour Francis Ginibre, au cours d’un échange, lorsqu’il découvre que dans le spectacle qui avait lieu la veille Eric Carrière ne la nommait pas Lestrade. Les deux comparses en rient franchement -Tiens ! Elle a changé de nom depuis hier ! – ils s’esclaffent de leurs oublis (on ne doute pas de leur véracité), de leurs fou-rires contagieux (applaudissements redoublés du public)

Une foultitude de rôles

Dans cette croisière « Alexandrie Alexandra » qu’ils ont gagnée en emportant le concours haut la main grâce à leur club de fans de Clo-clo (Claude François que le public ne confondra pas avec Enrico Macias), Monsieur et Madame Lambert en couple extravagant vivront un ensemble de situations des plus farfelues où le quiproquo le dispute à  l’expression vaudevillesque, le tout joué par ces deux comédiens qui endossent une foultitude de rôles. Du commandant de bord très olé-olé, du curé fort douteux à la belle maman frappadingue en passant par un impayable steward manipulateur qui plombe les (basses) manœuvres extraconjugales de Christian, époux volage de l’ahurissante Martine Lambert, la galerie des personnages (de BD) et le décor sont parfaitement posés, tout le reste réside dans le style débridé d’Eric Carrière (le plus grand des deux) qui excelle dans une écriture qui joue sur les décalages. Il est auteur entre autres de nombreux sketches pour les Vamps et du seul en scène de Michel Galabru.
Car ils sont parfaitement décalés les uns par rapport aux autres, ces  bouffons d’une sortie en mer qui nous offrent en prime une fabuleuse négociation entre la CGT du Port de Marseille et Christian Lambert -Francis Ginibre- qui excelle en mari qui a réponse à tout, voyageur redresseur des torts. Il faut voir de plus comment il change de costume entre deux tableaux, presque à la vitesse d’Arturo Brachetti.

Eric Carrière, entre autres personnages est Martine Lambert, cagole plus vraie que nature. Il nous restitue par son texte sans répit, tout ce qui du début à la fin de cette Croisière d’Enfer tire son imaginaire… du café du commerce.

Patrick Ducome

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