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Cannes, clap de fin

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Festival de Cannes 2014

du 14 au 25 mai 2014

Cannes 2014, c’est fini. Le jury de Jane Campion a livré son verdict, une Palme d’or contestée a été annoncée, et c’est l’heure pour les festivaliers de revenir à une vie plus ordinaire…

C’est toujours un déchirement de rédiger le dernier article cannois de l’année, car aussi éprouvant que cela puisse être, on voudrait que cela ne finisse jamais. Il y a déjà les films et les sentiments qu’ils créent. Déconnecté du réel, on vit plus fort, plus beau, plus fou, plus dramatique. Avec la fatigue, il n’y a pas de demi-teinte.

Il y a les rencontres aussi. Avec les paillettes et le strass parfois ou les passionnés qui parlent le même langage, souvent.

Il y a l’alcool aussi. Et un état physique constamment sur la brèche lié au manque de sommeil, de nourriture, de liquide non-alcoolisé (on peut dire que le mauvais état des corps est amplifié par le plan Vigipirate, pas une bouteille d’eau ne rentre dans le Palais). Le corps puise dans ses réserves, touche à une sorte d’absolu. Au retour, on tombe malade, on déprime. La vie reprend son cours triste et froid.

Cannes, c’est un fantasme, un miroir déformant qui rend fou. Il y a ceux qui le rejettent et d’autres qui vont y revenir année après année. À retrouver les mêmes réalisateurs, on a une impression de rendez-vous à ne pas manquer. On a aussi peur de passer à côté d’un outsider qui changera à jamais l’histoire du cinéma.

Pour faire vivre encore un peu cette folie, on invente des scandales. Cette année, c’est la Palme d’or qu’on commente et qu’on conteste. Pas assez glamour, pas assez accessible.

Mais le Festival de Cannes n’a rien d’accessible, c’est même le contraire. C’est un évènement de privilégiés qui couronne un cinéma riche et pointu. C’est ce qui fait sa force et sa valeur.

Et même si la crise pèse lourdement sur cet irréductible, il se bat fièrement pour continuer à exister comme en des temps plus glorieux et plus insouciants. C’est de moins en moins une bulle. De plus en plus un marqueur de son temps.

À Cannes, on ne rêve plus. On vit, avec la force du désespoir, comme s’il n’y avait plus rien autour.

Lucile Bellan 

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