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Le Guggenheim Bilbao voit Georges Braque en grand

23 juin 2014
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Le Guggenheim Bilbao voit Georges Braque en grand

Le 23 juin 2014

Le 23 juin 2014

Du 13 juin au 21 septembre 2014, le musée Guggenheim de Bilbao accueille la plus grande rétrospectivede Georges Braque jamais organisée en Espagne à l’occasion du 50e anniversaire de la mort de l’artiste. L’accrochage chronologique de quelque 250 œuvres, qui balayent l’ensemble de la carrière de cette figure de proue de l’avant-garde du début du XXe siècle, permet de revenir en détail sur toutes les étapes de la production de l’artiste, inventeur de la technique des collages de papiers et précurseur du cubisme avec Picasso. Co-produite par le musée Guggenheim, la Réunion des Musées Nationaux et le centre Pompidou, l’exposition revisite plus de cinq décennies de production plastique, révélant au public plusieurs œuvres inédites ─ dont une série des céramiques peintes ─ ou qui n’avaient pas pu être montrées au Grand Palais lors de sa présentation à l’automne 2013.

Une influence majeure sur l’art du XXe siècle

La vaste rétrospective, qui s’étend sur un étage entier du musée, révèle ainsi la position incontournable qu’occupe Georges Braque dans l’histoire de l’art moderne et démontre à quel point son influence a été majeure sur les artistes et les courants de la première moitié du XXe siècle. « J’ai souhaité montrer la place de Braque dans son temps », affirme avec conviction Brigitte Leal, commissaire de l’exposition et directrice adjointe du centre Pompidou, lors d’un entretien avec Art Media Agency, expliquant que « son statut d’artiste officiel de la France gaullienne lui avait indiscutablement porté ombrage auprès de la génération montante contestataire ».

D’entrée, l’exposition s’ouvre sur une période capitale de la production de l’artiste né en 1882, qui rejoint le Fauvisme dès 1905 après avoir découvert le mouvement au Salon d’automne du Grand Palais avec les peintures de Matisse ou encore de Derain. Mais c’est en 1907 que sa production prendra un tournant radical, lorsqu’il découvre le Bateau-Lavoir en compagnie de Guillaume Apollinaire, là où se situe l’atelier dans lequel Picasso achève ses Demoiselles d’Avignon. La rencontre fut capitale puisqu’elle signera l’origine du Cubisme, illustrée dans l’exposition par le Grand Nu (hiver 1907-juin 1908) ou encore par Le Viaduc de l’Estaque (début 1908). Le parcours se poursuit avec les œuvres révolutionnaires du cubisme analytique, puis avec les célèbres papiers collés que Braque réalise entre 1912 et 1914, suivis par la phase du cubisme synthétique. Une large part de l’accrochage est ensuite consentie aux différentes séries de natures mortes, dont les Canéphores, les Compotiers ou plus tard les Billards.

Dialogues entre artistes

Pour mettre en perspective ces célèbres séries ou encore celles des oiseaux et des paysages de la fin de sa vie, un important matériel documentaire et photographique, là aussi souvent inédit, a été rassemblé. « J’ai voulu montrer des aspects méconnus de la personnalité de Georges Braque grâce à ces ensembles de correspondances et de photographies, dont celles de Man Ray issues du fonds Beaubourg », explique Brigitte Leal. « Ses amitiés étaient étonnantes, alors qu’on le disait assez conventionnel. Comme celle avec l’excentrique Satie qui a lui a légué deux de ses pianos. Ou encore ses relations avec Miró, dont il partageait l’atelier », ajoute-t-elle.

Autre amitié féconde : celle que Georges Braque entretenait avec Nicolas de Staël, dont on célèbre également le centenaire de la naissance cette année et qui fait l’objet de deux expositions au musée d’art moderne André Malraux du Havre (MuMa) et au musée Picasso d’Antibes. « Nicolas de Staël était une tête brûlée, Braque était de trente ans son aîné. Mais ce fut la rencontre de deux êtres voués à l’art », assure Brigitte Leal. En 1946, Nicolas de Staël témoignait d’ailleurs de son admiration pour le peintre en écrivant : « Braque est le plus grand des peintres vivants de ce monde. » « On ne parle pas assez des grandes correspondances esthétiques entre les deux. Souvent, on évoque l’influence de Braque sur de Staël, mais la réciproque est vraie, on la sent par exemple, dans le bleu pâle qui éclaire les oiseaux ou les paysages de Braque», souligne la commissaire qui révèle que Georges Braque, blessé par le suicide de son ami, n’ira pas à son enterrement.

Braque, la musique et la scène

Autre fil rouge de cet événement : les étroites relations que Georges Braque entretenait avec la musique ─ il jouait lui-même de plusieurs instruments ─, passion qu’il cultiva tout au long de sa vie. D’ailleurs, une importante section de l’exposition est consacrée à ses travaux comme décorateur de théâtre dans les années 1920 pour les Ballets Russes, Serge Diaghilev et Léonide Massine, aspect souvent ignoré de sa production artistique. « J’avais la crainte que la puissance du bâtiment ne soit quelque peu écrasante, mais au contraire, l’architecture magnifie les œuvres », confie la commissaire. Ces décors monumentaux ont d’ailleurs fait l’objet d’un montage unique conçu en exclusivité pour l’édifice de Frank Gehry. Des esquisses, des costumes, une maquette et surtout, le rideau peint par Braque pour le ballet Salade en 1924 se dévoilent pour la première fois au public. « Le décor de fond de scène n’aurait jamais pu être montré au Grand Palais, c’est impossible de l’installer. Ici, c’est le lieu idéal car il offre à la fois la hauteur et le recul nécessaire pour l’apprécier », s’enthousiasme Brigitte Leal. Elle ajoute : « Il s’agit d’ailleurs d’une véritable prouesse technique de la part des éclairagistes qui ont réussi à restituer par la lumière la profondeur théâtrale entre les différents niveaux des panneaux de décor. »

Volontairement foisonnante, la rétrospective embrasse toutes les facettes de l’artiste et ses apports multiples aux mouvements de l’art moderne. La conclusion de l’exposition sur les paysages de la fin de la vie de Braque se résume avec la citation de l’hommage que Giacometti lui a rendu : « De toute cette œuvre, je regarde avec le plus d’intérêt, de curiosité et d’émotion les petits paysages (…). Peinture qui se situe pour moi à la pointe même de l’art d’aujourd’hui, avec tous ses conflits. »

Art Media Agency 

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