Métamorphoses, un film de Christophe Honoré
De Christophe Honoré Avec Amira Akili, Sébastien Hirel, Damien Chapelle… Durée: 102 min. Sortie le 3 septembre 2014 |
Sortie le 3 septembre 2014
Devant son lycée, une fille se fait aborder par un garçon très beau mais étrange. Elle se laisse séduire par ses histoires, des histoires sensuelles et merveilleuses où les dieux tombent amoureux de jeunes mortels. Le garçon propose à la fille de le suivre. Métamorphoses est une adaptation libre des Métamorphoses d’Ovide. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=lzRZv2pDlbA[/embedyt] Entretien avec Christophe Honoré, par Sophie Dulac Productions (extraits) MétaMorphoses semble avoir peu de liens avec Les Biens-aimés, votre film précédent… J’ai souvent éprouvé l’envie de construire un nouveau film contre le ou les précédents. Après avoir travaillé sur le romanesque avec des acteurs connus, après avoir assumé de citer des grands modèles, j’ai eu le désir de me retrouver sur un territoire complètement différent, assez inédit pour moi. J’avais besoin d’échapper au romanesque, au récit de personnages, qui suit les évolutions biographiques et psychologiques de chacun. Je pense que j’ai voulu me débarrasser des personnages, au sens traditionnel du terme. Sans doute que le travail effectué pour Nouveau Roman, le spectacle – créé au Festival d’Avignon 2012 – que j’ai mis en scène autour des textes, dessituations, des écrivains du Nouveau Roman, a joué son rôle dans cette volonté de raconter autrement autre chose. Les écrivains du Nouveau Roman ont tenté précisément d’échapper à la fatalité des personnages et des récits narratifs. Pour reprendre une expression de Nathalie Sarraute, j’ai essayé de mettre du «soupçon» sur mon film précédent. C’est une volonté de changer d’air ? Il s’agit plutôt de trouver une autre forme, qui puisse interroger mon propre travail… Tenter de suivre une forme, qui s’est imposée comme une nouvelle manière de fabriquer un récit et de montrer des corps. Lors de la tournée théâtrale de Nouveau Roman, je lisais le dernier roman de Russell Banks, Lointain souvenir de la peau ; il a placé en exergue une citation d’Ovide : «Je me propose de dire les métamorphoses des formes en des corps nouveaux.». J’ai pris cette phrase comme un programme, et je suis retourné aux sources en relisant Les Métamorphoses. Cette phrase a résonné en moi : j’y ai vu la définition même du cinéma, du moins d’un cinéma possible, et une incitation directe à tenter moi-même l’expérience. C’est une question que je me pose régulièrement : qu’est-ce qui m’attire au cinéma, sinon de métamorphoser le réel en quelque chose de nouveau ? Il y avait là un défi qui m’intéressait, ce qui, à la suite du travail sur Nouveau Roman, pouvait me permettre d’échapper à l’illusion réaliste. Puisque la restitution réaliste n’était pas l’enjeu du film, cela m’autorisait à aller voir du côté des mythes grecs racontés par un Romain. Vous aviez des souvenirs d’ovide ? Comment avez-vous travaillé ? Quel est le fil rouge narratif de votre film ? Vous avez travaillé seul sur ce scénario… |
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