0 Shares 1023 Views

Hôtel de Ville de Paris – Izis

25 janvier 2010
1023 Vues
viewmultimediadocument1


Willy Ronis parlait de « mise au purgatoire injuste » pour évoquer l’oubli dans lequel est cantonnée l’oeuvre de son ami Izis. Cité dans toutes les histoires de la photographie comme l’un des grands photographes humanistes, sélectionné dès 1951 avec Brassaï, Cartier-Bresson, Doisneau et Ronis pour l’exposition « Five French Photographers », au MoMA de New York, à la fois poète de l’image, portraitiste, reporter, Izis reste un artiste méconnu.


Cette rétrospective est l’occasion de suivre le parcours de ce jeune Litvak élégant qui décida à dix-neuf ans de fuir la misère de son pays pour rejoindre le « Paris des rêves », capitale des peintres et des impressionnistes, et qui en 1944, à Limoges, se libéra des codes du studio pour effectuer une série de portraits de maquisards d’une saisissante modernité.


Viendront ensuite ses duos avec Jacques Prévert, Colette et Marc Chagall dont il tentera de percer le mystère de l’inspiration artistique, sa passion pour le cirque et la fête foraine et sa réinterprétation contemporaine de l’Israël biblique.


« J’appuie sur le déclic quand je suis à l’unisson avec ce que je vois », expliquait Izis qui sut concilier sa profession de reporter pendant vingt ans à Paris Match et son oeuvre personnelle.


À travers les dix livres dans lesquels il orchestra son oeuvre, se dessine en filigrane le portrait d’un artiste qui, dans la vie courante, ne cessa de recouvrir du voile de l’humour, une profonde détresse liée tout autant au  choix de l’exil, qu’à la culpabilité d’avoir échappé au massacre antisémite dans lequel périt sa famille.


“Le Paris des rêves”


Ses images  tournent résolument le dos aux années noires, aux difficultés de la reconstruction et aux crispations de la guerre froide. 

On n’y trouve ni le Paris des bas-fonds de Brassaï, ni l’humour de Doisneau, ni le symbolisme de Boubat, ni la cérébralité d’Henri Cartier-Bresson, ni encore les images intimistes ou engagées de Ronis. D’une lecture simple en apparence, ses photographies révèlent en fait une pointe d’intranquillité qui n’existe pas chez les autres humanistes.

 

« Pourquoi Paris ? Parce que Paris excitait mon imagination. C’était la Ville lumière. Pour moi, tout se passait à Paris. En 1930, Londres, New York ou Berlin ne m’attiraient pas. On lisait des romans français, on apprenait avec intérêt l’histoire de France. Pour nous, dans notre imagination, c’était le paradis européen, comme pour d’autres, l’Amérique. (…) Nous étions attirés par la France comme pays de l’Esprit. La Liberté, l’Égalité de l’homme et la Culture, c’est ça qui nous faisait rêver ».

Lire la critique sur Artistik Rezo.

 

Izis – Paris des rêves
Du 20 janvier au 29 mai 2010
Tous les jours de 10h à 19h sauf dimanches et jours fériés (dernière entrée : 18h15)
Entrée libre.
L’exposition Izis n’ouvrira qu’à partir de 13h30 les mardis 2 et 30 mars.

Hôtel de Ville – Salle St-Jean
5 rue Lobau 75004 Paris
Métro Hôtel de ville


Articles liés

Marine + bgl en concert aux Trois Baudets le 12 avril
Agenda
94 vues

Marine + bgl en concert aux Trois Baudets le 12 avril

Ce duo tente à saisir une émotion forte. Entre jeu de musicien.ne.s et jeu d’acteur.rice.s, ces deux artistes proposent un concert sans équivaut.  Marine  Dans son univers léger et mélancolique à la fois, Marine évoque ses doutes, ses peines...

Dany Parmentier dans “Gourou” au Petit Palais des Glaces
Agenda
111 vues

Dany Parmentier dans “Gourou” au Petit Palais des Glaces

Une expérience hilarante à la frontière du stand-up et du show de développement personnel. Vous l’avez sans doute découvert en tant que Philippe Risotto avec Airnadette, venez faire la connaissance du Gourou Dany Parmentier dans un spectacle hilarant qui...

Une comédie de remarriage : l’avant-première “Les tortues” au CWB
Agenda
101 vues

Une comédie de remarriage : l’avant-première “Les tortues” au CWB

“Les Tortues est le film que j’aurais aimé voir pendant mon adolescence, lorsque je cherchais frénétiquement des modèles et des couples auxquels je pouvais m’identifier. Dans les années 80, les rares personnages queer à l’écran connaissaient des destins tragiques...