0 Shares 1919 Views

Xavier Veilhan – Orchestra – Galerie Emmanuel Perrotin

5 août 2011
1919 Vues
Galerie Emmanuel Perrotin

Le Mobile n°4 ou les « Stabiles » se placent par exemple dans le champ ouvert par Calder et exploité de manière contemporaine à plusieurs reprises par Xavier Veilhan. Il revient aussi à la peinture, en nous présentant des images désuètes – arbres, oiseaux – de fabrication traditionnelle, qui tranchent à première vue avec la technicité de certaines œuvres comme Turbine et contredisent même l’autonomie de production des « Pendule Dripping ». Xavier Veilhan évoque de ce fait son intérêt pour la technique et son évolution au regard de l’histoire de l’art.

« Orchestra » est toutefois une synthèse paradoxale, car si les oeuvres se placent dans une continuité conceptuelle ou thématique, elle marque également un tournant visuel et formel dans la démarche de l’artiste. Marine, par exemple, n’est pas facettée comme l’étaient les « Architectes ». Cette sculpture plus vraisemblable, explicite le statut d’empreinte du réel qu’entretient la statuaire dans la démarche de Xavier Veilhan. Les dispositifs de monstration englobent l’espace et instaurent une confrontation directe entre le spectateur et les figures représentées. Le Monument, véritable espace architecturé suprématiste – autre évolution de l’oeuvre de Xavier Veilhan – est ainsi praticable par les visiteurs.

« Orchestra » est par conséquent une œuvre en soi invitant à la déambulation et à la contemplation. Le public devient acteur de l’exposition en traversant par exemple « Les Rayons », une oeuvre pénétrable inspirée de Fred Sandback et Jesús-Rafael Soto. « Orchestra » dépeint un nouvel espace entre réalité et fiction qui voit émerger un monument, rayonner une installation ou se mouvoir une turbine… autant d’éléments qui perturbent le réel. Cette composition s’achève magistralement avec le regard hypnotique d’un gorille. Choix dont l’artiste se justifie en exprimant « qu’il y a une propension naturelle à projeter des caractères humains sur des animaux, ce qui est une aberration par ailleurs, mais une belle aberration ». Ce regard transperçant invite à la contemplation et à la réflexion sur cette symphonie d’objets inédits, et sonne la fin d’ « Orchestra » d’un titre musical « Gorilla Gorilla Gorilla ».

Thomas Fort

Xavier Veilhan – Orchestra

Du 10 septembre au 12 novembre 2011
Du mardi au samedi, de 11 à 19h

Vernissage le 10 septembre 2011

Galerie Emmanuel Perrotin
76, rue de Turenne
75003 Paris

www.perrotin.com

Articles liés

Véronique Genest et Jean Dell jouent les prolongations dans “Révélations” au Théâtre de Passy !
Agenda
506 vues

Véronique Genest et Jean Dell jouent les prolongations dans “Révélations” au Théâtre de Passy !

Alice, jeune et brillante avocate, a convoqué son frère Sébastien et ses parents Marie et Charles dans leur bel appartement parisien pour une révélation de la plus haute importance… ils s’attendaient à tout sauf à ça, c’est le choc...

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Gueules Noires” est un spectacle à ne pas manquer !
Agenda
87 vues

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Gueules Noires” est un spectacle à ne pas manquer !

Sitôt le rideau levé, le public est happé par l’histoire forte et authentique de Gueules Noires. Celle de l’amitié indestructible des deux protagonistes. L’action se déroule six pieds sous terre dans un décor très réaliste, magnifique. Au-delà d’une histoire...

Dans le cadre du Festival OFF Avignon, “Destins croisés” trace l’histoire de deux hommes politiques hors-norme
Agenda
105 vues

Dans le cadre du Festival OFF Avignon, “Destins croisés” trace l’histoire de deux hommes politiques hors-norme

Si Napoléon a inspiré le cinéma – d’Abel Gance à Ridley Scott – l’Empereur se fait plutôt rare au théâtre. A l’heure où l’Histoire frappe à nouveau aux portes de l’Europe, “Destins croisés” relève le défi avec cette rencontre...