Exposition « FlashBack » – Lucile Littot – galerie Alain Gutharc
Exposition « FlashBack » – Lucile Littot – galerie Alain Gutharc Œuvres de Lucile Littot Du 11 mars au 15 avril 2017 Du mardi au samedi de 11h à 19h Vernissage le samedi 11 mars à partir de 18h Entrée libre Galerie Alain Gutharc |
Du 11 mars au 15 avril 2017
« Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus. » Aloysius Bertrand, « Ondine », Gaspard de la nuit (1842) Parmi les tristes fables qui ponctuent l’histoire légendaire d’Hollywood, l’une des plus frappantes pourrait être celle de l’actrice anglaise Peg Entwistle. En effet, cette dernière se suicida en 1932 en se jetant du haut de la lettre H du fameux signe ‘Hollywood’, perché sur les collines baignées de lumière dorée de la ville des anges. C’est Kenneth Anger, le cinéaste iconique de la contre-culture californienne, qui livre l’anecdote dans son fameux recueil Hollywood Babylone, paru en 1959, et relatant les dessous sordides et autres scandales du boulevard des rêves brisés de Los Angeles. Deux décennies plus tard, la chanteuse folk californienne Dory Previn évoquera, dans son poignant Mary C Brown and The Hollywood Sign, cette incarnation douloureuse de la face sombre d’Hollywood et du bonheur perdu d’une actrice au bord du désespoir.L’iconographie si singulière de Lucile Littot s’est forgée, ces dernières années, alors qu’elle vivait sur la côte ouest américaine, et s’est développée en creux de la culture visuelle de cet Hollywood fantasmé des années 1940-50, tant l’artiste semble à la fois rebutée et fascinée par son flamboiement et par sa décadence. Les mythes féminins qu’elle développe dans son travail sont ceux qui siéent aux héroïnes littéraires et cinématographiques—les Lolita, les Myrtle Gordon, les Dorothy Vallens ou les Olympia modernes—et font subtilement écho à des personnages de princesses décadentes qui se déhanchent, la tête haute et le regard fier. La pratique de Lucile Littot frappe par les tons pastel de sa palette de couleurs, les enchevêtrements baroques de ses céramiques, l’étrangeté kitsch de ses installations et l’excentricité de ses performances. Mais ces derniers semblent renfermer, sous leur dorure digne d’un décor versaillais, des craquellements profonds, des fêlures intenses et une vive émotion. La série de peintures intitulée « Dolorès 2028 », en référence à Lolita de Nabokov et à Lola de Jacques Demy, se compose d’un ensemble de toiles de grand format, parfois exposées en diptyques ou sous la forme d’un paravent. De cette représentation des amazones du Moyen-Âge jaillissent une énergie festive pareille à celle d’un cabaret parisien des années folles, et un érotisme mortuaire. On y croise d’étranges créatures, tel cet âne aux yeux exorbités, ou encore cette femme à l’allure zombiesque avec ses huit têtes chauves, mi-poulpe, mi-incarnation de l’artiste Claude Cahun. L’installation qui trône dans l’exposition est un lit impérial maculé d’objets et d’éléments sculpturaux, reflétant l’univers fantasmagorique de l’artiste—une boule à facettes scintillante, une paire de talons en céramique blanche, des rubans dorés, des éventails pourpres. C’est sur ce lit nuptial que l’on se prélasse en robe du soir, que l’on danse des heures durant, que l’on s’aime langoureusement, et que l’on dort, au petit matin, enfin, les yeux fardés et fatigués de celles qui ont vu dans la nuit l’éclat du soleil. Martha Kirszenbaum, février 2017 Avec la participation du centre d’art Les Bains Douches, Alençon A découvrir sur Artistik Rezo : [Source : © communiqué de presse] |
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