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“Les conquérants de l’inutile” Fabrice Yencko – Galerie Rabouan Moussion

Agathe Louis 18 décembre 2017
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Après sa deuxième arrestation pour dégradation de matériel d’utilité public et son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national et obligation hebdomadaire de pointage, Fabrice Yencko a stoppé sa pratique de peinture illégale et dû repenser son engagement artistique. Cette exposition retrace la fin d’une épopée souterraine jusqu’à l’exutoire du sommet des montagnes. Deux univers d’une paisible et esthétique violence.

Mêlant éléments de son dossier judiciaire, photographies, peinture d’animaux symboliques et structures pariétales, Fabrice Yencko cherche à mettre en relation Vandalisme et Alpinisme. Il associe ou oppose ces media dans un contexte d’exploration, afin de donner un sens à ce besoin inassouvi d’échappement.

Loi des hommes et loi des éléments naturels. Systèmes de transport sur-sécurisé et zone délaissée du contrôle territorial. Les conquêtes inutiles sont les ponts liant deux mondes qu’au premier regard tout oppose.

« Un maitre-chien nous forçant à fuir, un autre bloquant notre sortie pour nous rabattre sur d’autres agents.

C’est la course. Chassé comme dans une battue, petit gibier que l’ont devient face aux chiens et aux gourdins.

Les agents de sécurité photographiés au téléobjectifs pendant leurs rondes de garde. Leurs chiens agressifs peins dans des couleurs étranges pour nous rappeler qu’ils font partie d’un jeu. Les policiers avec leurs procès verbaux, leur langage d’investigation froid et dur et les portraits qu’ils tirent de cette course, photocopie sans couleur, point de rupture entre le jeu, sa fin, et la froide réalité de la répression. »

Note d’intention de Fabrice Yencko

« Si après ma première arrestation j’avais réussi à transcender la subversion de ma démarche, le temps passe et la liberté me manque. Je n’explore plus. Mes conquêtes son nulles. La machine judiciaire à force de lenteur, de procédure me vide. Sournoisement. Je me sens cassé. Impossible de m’échapper loin, je suis enchainé avec les liens invisibles de mon nom sur un registre. Bien ironique.
Pour ne pas m’effondrer dans la morosité d’un quotidien qui ne me correspond pas, je dois évoluer.
Le Vandalisme n’était finalement qu’un médium. Il était un moyen de vivre une vie d’aventure. Le vandalisme c’était explorer les zones d’ombre des villes et des ratés de l’urbanisation. Mettre son corps en mouvement, developper des réflexes, une intelligence de survie, trouver une gestuelle propre au contexte du danger. Le Vandalisme c’était pour me rappeler l’éphémère, l’éphémère de la peinture qu’on ne cherche pas à figer, l’éphémère de la vie quand on ne cherche pas à protéger dans la sécurité du quotidien. C’était la ré-appropriation d’un territoire.
Le Vandalisme c’était un mode de vie alternatif en marge des lois. Je ne veux plus chercher à faire face aux lois. Je veux les fuir.

L’homme a cherché à contrôler la nature, l’étudier, la quantifier et la coloniser. Pourtant dans certaines zones de notre territoire la loi des hommes s’installe difficilement. La nature reste plus forte nous obligeant à rester en retrait et à seulement y tenter des expéditions temporaires. Temporaire. La haute montagne fait partie de ces zones vides. Elle m’attire.

Gravir la montagne, comme s’enfoncer dans le métro, c’est préparer une mission.»


Découvrez ici notre dossier sur tous les vernissages de décembre 2017.

[Source : communiqué de presse]

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