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Réouverture d’hôtel Heidelbach

21 juin 2017
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Réouverture d’hôtel Heidelbach

À partir du 21 juin 2017

Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h

Tarifs : billet jumelé (collection permanente et expositions temporaires): Plein tarif: 9,50 €. Tarif réduit: 7 €.

Gratuit le dimanche

Hôtel Heidelbach 
19, avenue d’Iéna
75116 Paris
M° Boissière

www.guimet.fr
FB-mnaaguimet

À partir du 21 juin 2017

Le Musée national des arts asiatiques – Guimet expose les collections nationales dans trois édifices. L’un d’entre eux, l’hôtel d’Heidelbach, situé au 19 avenue d’Iéna, à moins de 200 mètres du musée principal, était fermé pour travaux depuis plus de quinze mois. Il rouvre ses portes le 21 juin et proposera plusieurs expositions.

Construit entre 1912 et 1915 pour un couple de riches banquiers américains, il est l’œuvre de René Sergent à qui est dû l’hôtel du parc Monceau destiné à la famille Camondo. Avec ses volumes et ses décors encore partiellement conservés, l’édifice de l’avenue d’Iéna est un rare exemple de la dernière génération des grands hôtels particuliers parisiens, témoin de l’architecture néoclassique qui inspira les architectes du début du 20e siècle. Il ré ouvre aujourd’hui dans son plus bel éclat d’architecture.  Le jardin, quant à lui, réouvrira au printemps 2018 après un important travail d’assainissement.

Du 21 juin au 4 septembre 2017 – Porcelaine – Chefs-d’œuvre de la collection Ise

Le musée national des arts asiatiques – Guimet ouvrira les portes de l’hôtel d’Heidelbach nouvellement restauré en y accueillant temporairement au rez-de-chaussée une vaste collection d’anciennes céramiques chinoises. Prêtées par Hikonobu Ise, agroindustriel japonais passionné de la civilisation chinoise, cette collection emblématique s’étend historiquement du 5e siècle avant notre ère jusqu’au 19e siècle, de la période Tang jusqu’à celle des Qing. Ce panorama inédit de l’évolution des techniques et des décors de l’art céramique chinois, illustre les grands développements des arts du feu en Chine, avec des pièces de très haute qualité pour la première fois présentées en France, dont certaines sont de véritables trésors nationaux. Bien plus qu’une simple collection d’art, elles sont pour le collectionneur japonais l’objet d’une étroite relation entre lui et la culture chinoise qu’il admire.

L’hôtel d’Heidelbach, qui fut par le passé le lieu d’exposition d’un vaste « Panthéon bouddhique », pourrait désormais se renommer « Temple de porcelaines », au moins le temps de l’exposition que le musée Guimet organise grâce à l’aide bienheureuse d’Hikonobu Ise. Pour la première fois exposées en France, les quelques 75 œuvres qu’il présente sont imprégnées d’une histoire forte, d’une relation puissante entre la Chine et lui, et plus largement entre les deux civilisations millénaires japonaise et chinoise. Déjà à l’époque de l’autoritaire shogunat de Kamakura (1185-1333), et longtemps après jusqu’à nos jours encore, l’archipel japonais importait des céramiques chinoises que l’on utilisait pour la cérémonie du thé, propre à la culture japonaise. Cette relation entre ces deux cultures, Hikonobu Ise l’incarne parfaitement, à une échelle plus intime, plus personnelle, et finalement plus humaine. Son rapport avec ces œuvres est presque méditatif. Lorsqu’il contemple un de ces objets, il nous dit rentrer dans une sorte d’extase qui dépasse le simple plaisir visuel ou l’intérêt historique. Il raconte ainsi comment, face à une céramique Ming représentant un combat de coqs, il fut « totalement ébloui et presque en état d’ivresse pendant les six mois qui ont suivi ». Hikonobu Ise n’est pas simplement expert de la céramique chinoise, il en est avant tout un amoureux inconditionnel. 

Si Hikonobu Ise a entrepris de s’investir dans une collection aussi impressionnante, c’est parce qu’il est animé d’un ineffable désir de préservation de ces objets. Pour lui, cette centralisation qui s’effectue entre ses mains évite toute dispersion, toute perte ou maladresse, ce qui assure la pérennité de la collection. Cette noble tâche qu’est la préservation et la restauration d’un patrimoine millénaire, le MNAAG et le public auront le privilège d’en profiter. Aidé du savoir-faire japonais en matière de protection des œuvres d’art (notamment des dangers sismiques), Hikonobu Ise nous livre ici des objets qu’il a aimés, mais aussi protégés. Au détour de cette exposition, le visiteur est ainsi réellement convié à pénétrer dans l’intimité et l’émotion du riche Japonais, à adopter son regard, et à ressentir le caractère charnel que peuvent susciter les objets. Il s’agit finalement d’une éternelle filiation : Hikonobu Ise s’ancre dans ces œuvres, il en est la filiation affective et émotionnelle. Il les traite alors avec le respect du passé et les protège contre la détérioration du temps. 

L’exposition sera reprise au Japon au musée de la céramique d’Osaka.

Présentation du mobilier chinois au sein de l’hôtel d’Heidelbach

La réouverture de l’hôtel d’Heidelbach ne pouvait s’envisager sans une présentation très complète jamais imaginée pour cette typologie d’œuvre : le mobilier chinois. Les espaces du premier étage, plus adaptés aux formats monumentaux, servent désormais d’écrin parfait pour un mobilier d’apparat qui ne trouvait pas dans le bâtiment principal – du fait aussi de sa dispersion –, les hauteurs sous plafond adéquates. Le mobilier d’apparat laqué, que les demeures aristocratiques et palais impériaux requéraient tant pour leurs dimensions monumentales que pour leur exigence de prestige, trouvent naturellement leur espace magistral, faisant écho à la monumentalité des armoires et des paravents laqués. 

Ces pièces d’apparat, de grandes dimensions, parfois sorties des manufactures impériales, étaient destinées à l’ameublement des palais et des salles de réception. Leur répertoire illustre les thèmes chinois classiques : paysages, fleurs et oiseaux, ainsi que les dragons qui renvoient à l’iconographie impériale. La nouvelle présentation est agrémentée d’éléments de garnitures d’émaux cloisonnés, de soieries d’ameublement et ponctuée de peinture. 

Respiration muséographique autant qu’unité retrouvée, la réorganisation a consisté à identifier les pièces d’apparat les plus majestueuses, évoquant les fastes des palais impériaux en les opposant aux mobiliers de lettrés, de dimension plus modeste, et caractérisant l’environnement plus intime du lettré et son dépouillement volontaire. Pour ces derniers, le redéploiement s’effectue sur le site du musée principal dans les salles d’art décoratif chinois au 2e étage. 

Les laques de Coromandel, dont le terme fait référence à la côte orientale de l’Inde où transitaient les marchandises produites en Chine en partance vers l’Europe, trouvent dans les salles du premier étage de l’hôtel d’Heidelbach un cadre à la hauteur de leurs dimensions. Le décor de ces pièces – réalisé selon une technique apparue au 17e siècle – était obtenu en incisant et en évidant certaines parties du fond de laque avant d’y apposer couleurs ou dorure

De la notion de paravent, paroi mobile qui délimite avec subtilité l’espace intérieur de la sphère publique, la place d’honneur est ainsi rendue à cette cloison architecturée, souvent cadeau de prestige au sein de l’administration impériale, avec à son revers une inscription commémorative du nom de ses donateurs. 

Au coté des salles de mobilier, la création d’un espace dédié à l’art de la cérémonie du thé en Extrême-Orient est organisé autour d’un salon de thé contemporain, offert par la maison Shang Xia, et baptisé Bamboo Space. Agrémentée d’objets de Chine et du Japon, il constitue un clin d’œil à la maison de thé du jardin japonais réalisée à partir de bois de teck et de marqueterie de bambou, spécialité de la province chinoise du Zhejiang depuis le 18e siècle. 

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