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URSS fin de Parti(e). Les années Perestroïka – Invalides

7 octobre 2011
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URSS fin de Parti(e). Les années Perestroïka - Invalides

Plus que des discours, les documents de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, auxquels s’ajoutent des prêts du Musée d’histoire politique de Saint-Pétersbourg, de la Bibliothèque publique historique d’État de Moscou et de l’association Memorial, donnent à voir ces bouleversements et permettent d’en mesurer l’ampleur.

Depuis la Révolution de 1917, la BDIC s’est attachée à collecter affiches, photographies, presse officielle et informelle, archives sur le monde soviétique. Cet ensemble d’une richesse exceptionnelle constitue un témoignage de premier plan des dernières années de l’URSS. L’affiche est une des formes principales de présence de l’image dans l’espace public : l’inventivité des graphistes s’exprime ainsi dans le traitement critique des questions d’environnement ou de santé publique. Média qui circule à la fois à l’intérieur du pays et à l’étranger, la photographie de presse révèle des scènes inédites tant dans les rues des principales villes que dans des lieux propres au régime soviétiques ou désertés auparavant comme les églises. Enfin, la collection majeure de presse « informelle » de la BDIC est mise à l’honneur depuis les bulletins d’information éphémères jusqu’aux véritables journaux indépendants.

Trois types d’affiches

  • officielles, à gros tirage, commanditées directement par le Comité Central du Parti communiste et éditées par « Plakat »,
  • semi-officielles commanditées par « l’Union des artistes d’URSS » et éditées par « Agitplakat »
  • affiches d’auteurs indépendants à très faible tirage (Faldine, Belozerov, Vaganov, etc.)


La presse

Certains titres emblématiques de la presse officielle (Argumenty i fakty, Ogoniok, Moskovskie novosti) voient leur tirage exploser durant la perestroïka ; jamais tant d’abonnements ne sont enregistrés et on assiste à une véritable ruée vers les kiosques à journaux. Avec la glasnost les thèmes abordés changent, les tabous sont levés comme en témoignent les couvertures exposées de l’hebdomadaire Ogoniok (sida, pénuries, censure, catastrophes écologiques, invalides de guerre… sont en première page).
Parallèlement, avec le processus de démocratisation, on assiste à l’émergence d’un nouveau type de presse informelle, héritière du « samizdat » (presse clandestine des années 60-70 diffusée sous le manteau). Le 1er août 1987 paraît ainsi le premier numéro du bulletin Ekspress Khronika, périodique phare de la perestroïka consacré au suivi des violations des droits de l’homme en URSS. Indépendante, alternative, elle reflète les diverses tendances politiques (de Pamiat, journal national-patriotique à Glasnost, journal pour la défensedes droits de l’homme), les publications des fronts démocratiques qui émergent dans les républiques périphériques. (« Le front populaire de Biélorussie », « La chronique géorgienne » « Bakou »).
La presse des pays baltes est à l’avant-garde, traduite également en russe, elle est diffusée dans toute l’Union. Cette presse informelle se fait également l’écho d’associations professionnelles (« Alternativa », journal de l’Union des journalistes de Léningrad) de mouvements sociaux (« Bulletin de Tiraspol en grève »). Elle paraît sous les formes les plus variées, du simple tract à faire circuler après lecture à des formes plus élaborées. Gratuite et de faible tirage à ses débuts, elle est distribuée lors de meetings, sur les places centrales, près des gares…
La frontière entre presse informelle et presse officielle va s’estomper lors de la campagne pour l’élection des députés du peuple de l’URSS en juin 1989.

La photographie

Une grande partie des photographies exposées vient du fonds de l’association France-URSS, conservé à la BDIC. Constitué en grande partie de clichés pris par les reporters soviétiques des agences TASS ou Novosti, qui oeuvraient sur commande de l’Union des sociétés soviétiques d’amitié (désignée sous le sigle SSOD), ils étaient envoyés aux comités locaux français et s’attachaient à présenter une vision idéale de la société soviétique. Ces photographes sont perméables aux changements entraînés par la perestroïka : la représentation des apparatchiks change ; les catastrophes (Tchernobyl en 1986, tremblement de terre en Arménie en 1989…) sont montrées dans leur dimension tragique.
D’autres photographies montrant des manifestations nationalistes à Moscou, des grèves de mineurs en Sibérie, ou des défilés indépendantistes en Ukraine, proviennent de l’Association Memorial, du Musée d’Histoire politique de Russie et de l’agence Ukrinform.


URSS fin de Parti(e ). Les années Perestroïka

Du 2 décembre 2011 au 4 mars 2012
Tous les jours (sauf 25 décembre, 1er janvier et les premiers lundis du mois), de 10h à 17h

Informations : 01 44 42 38 39

Plein tarif : 5 euros / Tarif réduit : 3 euros

Musée d’Histoire contemporaine
Galerie Valenciennes
Hôtel national des Invalides – Paris 7e

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