Le libertinage selon Fragonard au musée du Luxembourg
Fragonard amoureux, galant et libertin Du 16 septembre 2015 au 24 janvier 2016 Tous les jours de 10h à 19h ; le lundi et le vendredi jusqu’à 21h30 ; les 24, 31 décembre 2015 et 1er janvier 2016 de 10h à 18h. Fermeture exceptionnelle le 25 décembre 2015. Plein tarif : 12 € Musée du Luxembourg |
Le musée du Luxembourg nous présente le célèbre Fragonard tel qu’on l’a rarement vu : sous le prisme amoureux. Frivole, libertin, coquin… L’amour est adolescent, fougueux et libre au XVIIIe siècle. Fragonard le met en scène. L’amour libertin. C’est celui que dépeint Fragonard dans ce XVIIIe siècle qualifié par les frères Goncourt de siècle de la séduction et de l’intrigue amoureuse. La noblesse française se laisse emporter par une vague de légèreté amoureuse, qui va de paire avec la montée d’une littérature érotique et la multiplication de bordels de luxe – dont le plus huppé est celui tenu par Marguerite Gourdan rue Saint Sauveur à Paris – et la diffusion de romans qu’il n’est pas bon de mettre entre les mains des jeunes filles – comme les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) n’y échappe pas, il est même considéré comme un ténor incontesté dans cette veine où la sensualité est à son comble et le corps exulte. Dans ses œuvres, il saisit le moment critique où la femme va succomber, l’histoire est déjà écrite et elle en peut y échapper. Pour reprendre le titre d’un de ses tableaux : La Résistance inutile. Et là, si on supprime le décorum et l’aura du Don Juan (opéra que Mozart crée d’ailleurs en 1789), apparaît la question du viol. Le désir tout puissant de l’homme C’est l’histoire de la pucelle… On pourrait croire qu’une seule voix s’élève, ce serait faire fi des moralisateurs qui condamnent ces amours futiles, à l’image de Rousseau dans La Nouvelle Héloïse qui scelle le triomphe d’une forme de sentimentalisme moraliste. Fragonard ne reste pas insensible et questionne à la fin de sa carrière le sentiment amoureux véritable au travers d’allégories. Il fallait passer par le libertinage pour voir naître l’amour « romantique » qui éclairera le XIXe siècle. Stéphanie Pioda [Photos. Jean-Honoré Fragonard : |
2.FRagonard_Psyche
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