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Exposition Books and prints – Jean-Michel Alberola – Florence Loewy

7 avril 2016
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alberola Florence Loewy

« Un groupe de paysans et d’ouvriers comme des chiens analphabètes loin de leur genre humain »

Oeuvres de Jean-Michel Alberola

Du 9 avril au 14 mai 2016

Vernissage le samedi 9 avril de 17h à 20h

Du mardi au samedi de 14h à 19h

Entrée libre

Florence Loewy
9 rue de Thorigny
75003 Paris
M° Saint-Sébastien Froissart

www.florenceloewy.com

« Un groupe de paysans et d’ouvriers comme des chiens analphabètes loin de leur genre humain » 

 

 

En 1995, Florence Loewy conçoit pour Printed Matter, la librairie historique de New-York spécialisée dans le livre d’artiste, l’exposition  Fiction ? Non –Fiction ?  autour des livres de huit artistes français choisis « pour la constance avec laquelle ils se sont intéressés à ce support ». En guise de catalogue d’exposition, l’éditrice entreprend le catalogue raisonné des livres de ces artistes et invite chacun d’eux à intervenir sur la double page précédant la liste de ses publications. 

Jean-Michel Alberola imagine pour les deux pages qui introduisent la description bibliographique des vingt-neuf livres qu’il a créés à cette date, deux images faites des mots : « Un groupe de paysans et d’ouvriers comme des chiens analphabètes loin de leur genre humain ». Page de gauche, le texte en français, en lettres manuscrites, en noir et en rouge,  se superposant au tracé en rouge d’une tête d’âne ; page de droite, le texte en anglais, en typographie en noir, encadré d’un filet rouge. 

Florence Loewy édite la même année, tirée en offset à 500 exemplaires, une variation sur cette formule, un placard typographié en noir (VF) et en rouge (version anglaise) sur fond bleu.

Sous tendue par l’idée de transmission, de partage et de démocratisation du marché de l’art, la production de ses estampes, affiches et livres d’artiste constitue pour Jean-Michel Alberola un espace de création essentiel. La dimension politique de cette œuvre qui questionne, avec ironie et malice, le fait d’être peintre aujourd’hui et le rôle de l’artiste dans la société, y est particulièrement perceptible. 

Complice de longue date et guide facétieux dans l’arpentage des territoires d’Alberola, Bernard Marcadé notait dans la Table des matières du catalogue de l’exposition Les évènements, les situations et les sentiments : « Chapitre XXXII Où il est fait explicitement référence à la formule de Jean-Michel Alberola : Un groupe de paysans et d’ouvriers comme des chiens analphabètes loin de leur genre humain, où l’on comprend qu’elle constitue un fondement de sa peinture, où il est fait état, par la même occasion, des frères Le Nain et des frères Lénine, où Jean-Michel Alberola continue la réflexion de Paul Klee amplifiée par Gilles Deleuze : dans l’oeuvre d’art, il y a le peuple qui manque. »

Textes, citations laconiques, aphorismes, slogans (fragmentés, détournés) sont omniprésents dans l’oeuvre multiple d’Alberola. Suivant parfois le principe « qu’une parole dite est l’équivalent d’un tableau fait », les mots font l’image. Ailleurs, introduits par différents dispositifs, collages, bande dessinée ou schémas scientifiques, les éléments textuels viennent pirater insidieusement la représentation. 

Ainsi du récit en 65 images de La Vie de Debord, extraordinaire montage de citations de La vie de Rancé de Chateaubriand insérées dans des bulles qui s’échappent, comme des bribes de conversation, de vues de maisonnettes isolées, livre que Florence Loewy présente aujourd’hui dans sa galerie dans un hommage joyeux à ces liens de plus de vingt ans qui unissent, dans la défense du genre du livre d’artiste, la libraire et éditrice à l’artiste Jean-Michel Alberola. 

 

 

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Avril 2016

 

 

[Source texte: Cécile Pocheau Lesteven // © Florence Loewy]

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