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Claire Staebler – rencontre

14 juillet 2010
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Claire Staebler

Claire Staebler::

 

« Cela fait déjà dix ans mais c’est peu par rapport à l’art », débute la jeune femme. Pourtant à trente-deux ans, Claire Staebler a déjà parcouru du chemin. La création contemporaine est pour elle un univers des plus agréables et elle lui consacre l’intégralité de son temps. En découvrant les œuvres, les démarches des artistes, elle a su au fil du temps développer avec eux des relations de confiance et de la complicité dans le travail.


Présente dans les musées ou sur les biennales, elle  intègre le Palais de Tokyo dès sa création en tant qu’assistante des directeurs Nicolas Bourriaud et Jêrome Sans, puis comme curateur sur des projets collectifs jusqu’en 2007.  Sa première  biennale fut celle de Taipei en 2000, en tant qu’assistante du commissaire. Plus tard vint celle de Venise, puis d’autres comme la biennale de Busan en Corée. Cette dernière, plus modeste, demeure d’une grande qualité : « Aujourd’hui les modes d’exposition d’un musée ou d’une biennale sont presque similaires »,  confie Claire Staebler, « c’est pourquoi les distinctions entre les biennales, les expositions collectives ou encore les foires, demeurent de moins en moins visibles ».


Mais exposer l’art contemporain ne se résume pas aux lieux qui lui sont consacrés. La jeune coordinatrice a d’ailleurs pu expérimenter des modes de diffusion plus alternatifs, comme sur Radio Dave, en organisant le programme No More reality en 2005, permettant à des plasticiens d’élargir leur champ d’investigation à travers le son. Bien sûr la programmation d’une exposition s’élabore à partir d’un thème préalablement défini. Dans le cas d’une exposition collective la thématique permet de réunir différents artistes dans un même lieu. « Toutefois les artistes ne sont pas là pour illustrer une thématique », souligne Claire, « il faut une cohérence entre l’œuvre et le propos », et si les expositions varient d’un lieu à l’autre en fonction des espaces, la scénographie ne doit  jamais être visible.


Mettre en place une exposition est avant tout un travail de contact et de dialogue avec les artistes. Une activité où chacun apporte ses compétences. A chaque événement il faut toujours savoir se renouveler,  « l’art est fragile et en mouvement, rien n’est jamais acquis, rien n’est définitif », affirme la jeune femme. C’est ce que lui ont appris ses expériences internationales,  du Palais de Tokyo à Paris au Pinchuk Art Center de Kiev en Ukraine. Son expérience la plus mémorable demeure sa présence au Palais de Tokyo lors de l’ouverture en 2002, où elle a connu ses premiers montages d’exposition.


Si on demande à l’œil avisé de Claire Staebler son avis sur  l’exposition Dynasty, elle le donne favorablement : « C’est une exposition assez dense avec quarante artistes dont la plupart n’ont jamais exposé en institution. L’ensemble est assez  représentatif d’un retour à l’Arte povera, une tendance qui revient aujourd’hui. C’est un parti-pris cohérent avec une recherche formelle, qui évacue toute narration, mais qui reste bien entendu subjectif ».  Si cette proposition a le mérite d’être développée, le parti-pris de Claire aurait toutefois été différent pour un tel événement.


La jeune commissaire ne manque pas d’occupations et n’a pas fini de nous faire découvrir les nouvelles tendances de l’art. Pour la saison d’Automne elle prépare de nombreux projets, notamment le Bal Jaune Ricard, avec une programmation importante de vidéos et d’installation durant une nuit en parallèle de la Fiac. Claire promet également des choix d’artistes remarquables avec une exposition à la New Galerie, ainsi qu’un projet sur les réseaux d’influence entre les artistes. Parmi eux les Kolkoz, de la galerie Emmanuel Perrotin, même si elle n’en dévoile pas plus, en attendant la rentrée !


Propos recueillis par Justine Vandendriessche


 

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