L’armée du Crime de Robert Guédiguian.
Ce groupe dirigé par le poète arménien Missak Manouchian sévit dans Paris et prépare la France à la Libération. Mais cette page héroïque de l’histoire de France sera ternie par le pendant sombre de la guerre : la collaboration de la police française. Cette dernière se déchaînera sur ces résistants employant des méthodes d’un autre monde (dénonciations, chantages, tortures…). Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944. Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. C’est ainsi que ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende.
Le film a été présenté au Festival de Cannes hors Compétition et il reçut un accueil chaleureux. Le film compte beaucoup de jeunes acteurs, comme Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin, Adrien Jolivet ou Georges Babluani. Ces jeunes hommes sont intelligents, mesurés et pleins de crédibilité pour raconter cette histoire belle et tragique de la seconde guerre mondiale. Simon Abkarian est au sommet de son art, fascinant et puissant. Il captive la pupille du spectateur de la première à la dernière seconde. Darroussin dans le rôle de l’inspecteur Pujol offre un jeu juste et d’une incroyable témérité.
Le film est long, il dure près de deux henres trente, pourtant il reste prenant et passionnant, ne versant pas dans le pathos. Robert Guédiguian raconte une histoire, mi-collabos, mi-héros, mi-salops, mi-prolos. Ce n’est pas encore un énième film sur l’occupation, mais bien une vraie histoire de cinéma avec un véritable caractère transcendantal, et une puissance émotionnelle spectaculaire. Il est important de souligner la prouesse du réalisateur qui n’a oublié aucun protagoniste de l’histoire malgré quelques libertés prises sur la chronologies des faits.
Robert Guédiguian offre un film éducatif et plein d’émotions, et signe sans doute l’une de ses oeuvres les plus personnelles, car son père était lui même communiste et arménien.
Tous étrangers, une seule chose les a réunis : la nation des Droits de l’Homme ; Une volonté : libérer la France pour se venger de la mort de leurs familles.
François SLAMA
De Robert Guédiguian
avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Robinson Stévenin, Grégoire Leprince-Ringuet, Lola Naymark, Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Adrien Jolivet, Yann Tregouët, Ivan Franek…
sortie le 16 septembre 2009
durée 2h19.
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