Blondino “Jamais sans la nuit questionne mon rapport au monde”
Blondino Premier album Disponible depuis le 24 février 2017 un-plan-simple.lnk.to/Blondino-JSLN Concert: Le 27 avril 2017 A 20h30 (ouverture des portes à 19h30) Tarifs: Entre 15 et 17 euros |
Depuis le 24 février 2017 Notre coup de coeur 2015 du Mama festival, Blondino, nous offre un premier album d’electro pop, nocturne et lunaire, bleu nuit et bleu ciel, intime et politique: Jamais sans la nuit.
Blondino chante comme elle parle, d’une voix grave et profonde, assurée et vulnérable, douce et rêveuse, apaisée et apaisante. Et à chaque chanson, cette voix s’envole : avec une grâce mystérieuse, avec une nonchalance trompeuse. Elle étire les voyelles, enveloppe les mots et les cœurs, nous guide sur les chemins consolateurs d’un voyage intérieur, résolument ouvert sur le monde. Rencontre. A l’écoute de ton premier EP et de cet album , on a l’impression qu’en termes de production, tu es allée beaucoup plus loin dans la recherche sonore de textures, d’atmosphères, … Quels mots mettrais-tu sur la couleur des écrins que vous avez finalement trouvée ? Electro en faites ? Quels sons les univers musicaux qui t’ont inspirée, guidée ? Justement avec ta voix, tu sembles explorer un spectre de sonorités plus large, aller plus loin dans l’interprétation, le jeu mais aussi dans l’étirement des mots, caractéristique de ta manière de chanter. C’est vrai que je suis consciemment allée plus loin, peut-être parce-que j’ai travaillé ma voix, en studio, en concert. C’est aussi lié au fait d’avoir élaboré des parties vocales, et d’avoir travaillé sur des nouvelles compositions qui laissaient plus de place à la voix, par rapport à l’EP. Mais je ne surjoue pas pour autant. Ma voix reste ma voix. Tu as passé pas mal de temps en studio, mais aussi sur la scène, en première partie d’Aaron, Jeanne Cherhal, ou encore Christine and the Queens par exemple. Entre la scène et le studio, y a-t-il un espace que tu préfères ? Côté écriture, la ville semble avoir une place importante dans ton imaginaire , mais finalement : tu es une fille de la campagne ou de la ville? De la campagne ! J’ai passé une belle enfance proche de la nature, à côté de Metz, en Lorraine. Je suis montée à Paris pour la musique. Mais vis-à-vis de la ville, j’ai un rapport ambiguë.. D’amour-haine?
Oui, parfois on l’aime, parfois on la déteste: on s’y sent les uns sur les autres, on a une impression d’etouffement, d’oppression, on a envie de voir l’horizon…Mais en même temps c’est en mouvement, on peut y faire des tas de choses, vivre plein d ‘expériences et rencontrer plein de gens. Comment la ville nourri-elle ta création ? Oui justement, la nuit est encore plus importante dans cet imaginaire. Pourquoi ? Alors tu crées souvent la nuit ? [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=kcAzd0Qa-kE[/embedyt] Les paroles de tes chansons laissent apparaître une dimension politique, engagée, très ancrée dans le monde qui nous entoure.. Oui complètement : je me sens concernée par le monde dans lequel je vis, et si on devait résumé, cet album ne fait qu’interroger mon rapport au monde, questionner mon humanité et donc l’humanité de chacun. En faites, c’est comme un voyage intérieur, dans lequel j’essaye d’embarquer le plus de monde possible. Il semble y avoir beaucoup de colère dans cette relation au monde : d’où vient-elle à ton avis ? Quelle place tu lui donnerais justement dans ton processus créatif ? Et comment tu fais pour ne pas te laisser écraser par cette colère ? On a l’impression dans tes chansons que tout est lié : l’intime et le collectif, le terrain personnel et le terrain politique, la sensibilité intérieure et la sensibilité aux choses extérieures, au monde à l’environnement par exemple, comme tu chantes dans Leviathan. Oui c’est tout à fait ça. Et la chanson dont tu parles, “Leviathan”, c’est un peu une métaphore écologique qui exprime la conscience de la finitude du monde, si nous ne réagissons pas rapidement. Cherches tu justement à provoquer plus que des émotions à travers ta musique ? Des réactions concrètes ? Ces questionnements semblent très ancrés dans les problématiques que l’on traverse en France. Je pense particulièrement à la chanson “toute une nation”. Vivre ensemble ? Lydie Mushamalirwa [Crédits Photo : © DR ] |
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