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Faust entre l’Amour et le Diable

9 mars 2015
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Faust_scene_de_cabaret

Faust

De Charles Gounod

Mise en scène de Jean-Romain Vesperini

Avec
Piotr Beczala, Ildar Abdrazakov, Krassimira
Stoyanava, Jean-François Lapointe, Anaïk Morel, Doris Lamprecht et Damien Pass

Jusqu’au 28 mars à 19h30

Tarifs : de 5 à 214 €

Réservation au
0 892 89 90 90 (0,34 € la minute depuis un poste fixe en France)

Durée : 3h30 avec entracte

Opéra Bastille
Place de la Bastille
75012 Paris

M° Bastille (lignes 1, 5 et 8)

www.operadeparis.fr

Jusqu’au 28 mars 2015

On attendait beaucoup de cette recréation d’une production de 2011 qui n’avait pas laissé un souvenir impérissable. Celle qui nous est proposée aujourd’hui offre de très belles voix dans un décor qui manque encore de rêve.

Une transposition dans les années 30

Jean-Romain Vesperini, qui a été l’assistant de Luc Bondy et de Peter Stein, reprend donc la mise en scène d’une production dirigée par le grand chef d’orchestre Michel Plasson. De ce Faust, il propose une lecture simplifiée qu’il inscrit dans la période de l’entre-deux-guerres, en 1930, en souhaitant jouer sur l’aspect fantastique et fantasmé du mythe de Faust, et surtout du personnage de son amoureuse, Marguerite. Mais le metteur en scène hérite du décor circulaire et monumental, une bibliothèque blanche sertie par d’immenses escaliers sur un fond noir qui forme une enceinte close, dont il n’utilise jamais les entrées ni les sorties. Ce qui pourrait évoquer le rêve, l’ouverture sur un ailleurs fantasmé, ne peut donc pas fonctionner tant l’action des personnages semble réduite. 

Mephisto_et_Marguerite_a_legliseDes chanteurs puissants au fort tempérament dramatique

Dans le rôle de Faust, le ténor polonais Piotr Beczala fait preuve d’une remarquable articulation française avec un timbre agréable et riche, tout en nuances et en délicatesse. C’est un régal. La Marguerite de Krassimira Stoyanova, qui n’a rien d’une jeune fille éthérée, possède une voix puissante et chaude, une technique musicale assurée et une belle prestance dramatique, bien que son français soit très peu compréhensible. On a aimé la basse russe Ildar Abdrazakov, physique imposant et tempérament de jouisseur pervers dans le rôle de Méphistophélès ainsi que la jeune Anaïk Morel dans le personnage de Siebel, sensible et déchirée. Jean-Francois Lapointe (Valentin) et Doris Lamprecht (Dame Marthe) sont irréprochables.

Faust_et_Marguerite_en_prisonUne direction orchestrale subtile

Une manière somptueuse de faire sonner les cordes, une volonté d’harmonie dans les différentes tonalités, une mise en lumière juste des fameux solos de Faust ou de Marguerite, une direction précise des chœurs (soldats, villageois…) si nombreux dans l’opéra de Gounod, la direction orchestrale de Michel Plasson n’a plus rien à prouver. Elle emporte l’adhésion, sans fanfare ni effets d’annonce. La musique si populaire de Gounod est jouée de manière très séduisante. On aurait aimé que la scénographie et la mise en scène aillent dans le même sens, d’autant que s’y adjoint une nouvelle chorégraphie. Mais c’est la musique ici qui triomphe.

Hélène Kuttner

[Crédit photos : Vincent Pontet]

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