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People Of Nothing: un nouveau visage de la scène rock indépendante

13 octobre 2009
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Fondé en 2007, People Of Nothing fait partie d’une nouvelle génération de groupes musicaux tendant à se démarquer, pas seulement par la qualité de leurs compositions mais également grâce à une réinvention des techniques de communication.

 

Des débuts sous contrôle

 

Florian Chombart, auteur, compositeur et interprète est à l’initiative de l’ensemble du projet. Lui-même guitariste, il s’est entouré d’un clavier (MR Chut), d’un batteur (Niko) et d’un bassiste (Nico). Tous échaudés par des expériences négatives, ils ont cette intention de procéder dans les règles de l’art. Après plusieurs mois en répétitions, ils ont joué leurs premières chansons en juin 2008 dans une petite salle anonyme avant d’investir les scènes de L’Alimentation Générale et de La Cantine de Belleville en octobre 2008. Le public a ainsi découvert des chansons entêtantes, portées par la voix grave et sourde du chanteur (“Hold”, le titre du premier clip ou encore “Manflesh Poetry” qui figure sur la démo du groupe proposée en ligne) . Ils sont pour le moment encore à la recherche d’un manager mais espèrent en trouver un bientôt. Car il est difficile dans le milieu de la musique de rester concentré sur la création si l’on doit passer son temps à démarcher. D’où la nécessité de déléguer pour un processus créatif serein. L’auteur revendique une volonté de transmettre des émotions, les siennes, positives ou négatives. Les histoires qu’il raconte ont toutes en elles une part de son expérience personnelle. Le ton pourrait être qualifié de sombre mais les épreuves sont là pour construire.

 

Les influences sont multiples et font se recouper plusieurs visions de la musique, cela va de Sonic Youth à Joy Division, de The Cure à Sigur Ros. Loin de renier l’impact de ces groupes sur leur musique, Florian insiste toutefois sur leur volonté de s’en détacher pour produire quelque chose de nouveau. Il regrette l’habitude française de classer chaque chose dans une case.

Réinventer la diffusion musicale


Deux concerts à New York au printemps 2009. C’est là-bas qu’aura lieu la rencontre avec Grégory De Maria, jeune réalisateur en vogue qui, enthousiasmé par leur musique leur proposera une collaboration pour le premier clip. Ce dernier sera tourné à Etretat, quelques mois après, dans un château. Pas de scénario, le but étant de présenter le groupe et ses différents membres. Conditions de tournage “rock ‘n roll” mais au final une véritable intention esthétique, loin des clichés relatifs au rock indépendant où évoluer dans des parkings et autres espaces glauques est considéré comme la norme. Grégory De Maria a repris la caméra pour le deuxième clip, “Haircut the grass”, tourné à New York, qui est encore en cours de montage et devrait être diffusé très prochainement sur le site du groupe. C’est le goût pour une authenticité artistique qui réunit tous les acteurs de ce projet musical d’où cette volonté de peaufiner le “produit”, le perfectionnisme est de mise.

Après l’ouverture de leur myspace où ils proposent leurs compositions, ils ont choisi de présenter leur premier clip dans un lieu plutôt que sur la Toile. Tous cinéphiles, les membres du groupe ont été marqués par l’interdépendance de l’image et du son. Ils n’ont pas hésité devant une opportunité leur permettant de présenter leur travail au MK2 bibliothèque à côté de la Bibliothèque Nationale de France.

 

Nombre de groupes choisissent de défendre sur scène des titres déjà enregistrés sur un disque. People Of Nothing a préféré commencer par des concerts suivis du net, du clip, pour enfin finir sur le disque. “Nous sommes exigeants envers nous-mêmes et chaque étape à suivre fait partie de notre apprentissage de la création. C’est toujours le plus intéressant pour nous : créer et découvrir.” Pour sortir du lot et faire la différence… C’est tout ce qu’on leur souhaite.

 

Ranjitha Delebecque

people_1Le premier évènement artistique marquant de votre vie ?

La B.O de Trent reznor dans Tueurs-nés.

Existe t-il un espace qui vous inspire ?


Mieux qu’un espace, une pensée. Pour mon grand-père qui a été très important dans ma vie et auquel je repense souvent.

Quelle est votre idée de la consécration artistique ?

 

J’aimerais aller toujours plus loin dans la musique. Essayer tellement de choses dans la musique… Pour moi “consécration” rime un peu avec fin de carrière et donc “Best of”… Mais je pense que j’aimerais faire une sorte d’opéra intemporel. Pas un truc ringard comme on voit tout le temps en ce moment, mais quelque chose qu’on est allé chercher au plus profond de ses tripes et qu’on balance avec sa plus belle énergie comme si la fin du monde était à notre porte. Je ne sais pas si c’est de laisser une trace dont il s’agit, mais bien de faire cette chose unique, même si c’est maladroit et un peu monstrueux, ce petit être malade et chétif qu’est ma création a le droit d’exister…

Quelles sont vos obsessions et comment nourrissent-elles votre travail ?

Mes obsessions sont la peur de la mort, ça fait très ado… La trahison, le passé, la perte de contrôle, l’indifférence, le sexe, le mensonge, la force cachée en nous, ces choses qui nous échappent, les coïncidences, les petites choses étranges et extraordinaires, l’amour et surtout, surtout mes rêves (de fin du monde !) le tout baignant dans une ambiance anxiogène…

En quoi voudriez-vous être réincarné ?

Je voudrais me réincarner en rêve (érotique) pour pouvoir hanter une personne que j’ai beaucoup aimé.

 

Propos recueillis par Ranjitha Delebecque.

 

People Of Nothing, présentation du premier clip
Jeudi 15 octobre à 23h30
Mk2 Bibliothèque – Salle 4
128-142 Avenue de France, Paris 13e

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