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Christian Tetzlaff et le Philhar’ dirigés par Daniel Harding à la Maison de la Radio

9 janvier 2015
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Christian Tetzlaff et le Philhar’ dirigés par Daniel Harding

Christian Tetzlaff, violon
Orchestre Philharmonique de radio-France
Daniel Harding, direction

Le 8 janvier 2015

Auditorium de Radio-France
116, avenue du président Kennedy
75016 Paris

www.maisondelaradio.fr

Beau succès de Daniel Harding à la tête du Philhar’ dans un programme Beethoven – Berg.

Nous retrouvons avec plaisir l’Orchestre Philharmonique de Radio-France. C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir comment une autre formation symphonique sonne dans le nouvel Auditorium. L’orchestre organise sur quatre journées un mini festival autour de Berg et de Beethoven, des interprètes allemands Lars Vogt, de Christian Tetzlaff et du chef britannique Daniel Harding.

Le Concerto pour violon de Beethoven ouvre le concert. Ce monument du répertoire (plus de 45 minutes) en est l’oeuvre la plus longue. Elle inverse ainsi l’ordre conventionnel. Assis de face, nous sommes à moins d’une dizaine de mètres du soliste, tandis que le chef dirige par coeur, ce qui est rare dans un concerto.

Les nuances pianissimo de l’orchestre dans l’introduction sont très belles. On retrouve ainsi immédiatement la cohésion à laquelle nous a habitués le Philhar. Singularité de cette nouvelle salle, Christian Tetzlaff se permet des nuances proches du PPP et nous entendons tout. C’est nouveau, du moins à Paris. Cela lui donne une palette expressive considérable, et l’orchestre est retenu sotto voce sans jamais couvrir le soliste. C’est évidemment une grande joie pour le public parisien de profiter d’une telle intelligibilité d’écoute.

Après un deuxième mouvement d’une grande sensibilité, le troisième surprend le public dans un enchaînement magique – Tetzlaff semble danser sur scène. En bis, il nous offre, comme à son accoutumée, l’extrait d’une partita de Bach ; ce soir, la Sarabande de la Partita en ré mineur.

Les Trois pièces pour orchestre de Berg sont peu jouées et méritaient à elles seules le déplacement ; qui plus est, dans une salle qui donne à ce point la possibilité d’entendre chaque détail. C’est une déception. La densité polyphonique de cet énorme orchestre est aplatie, la ligne dramatique d’un point à l’autre de chaque mouvement est inexistante. À qui la faute ? Les musiciens ne paraissent pas très enthousiastes. La sonorité du début du premier mouvement manque cruellement d’amplitude. L’orchestration de Berg, connue pour sa sécheresse, est ici compressée. Le second mouvement est le seul à faire ressortir de belles choses, grâce notamment aux vents ; les cordes sont, quant à elles, toujours couvertes. L’orchestre s’est-il par trop habitué à la résonance de Pleyel, dans laquelle il avait, plus que d’autres, excellé ?

La Huitième de Beethoven est l’occasion de confirmer notre première impression. L’unité des musiciens est toujours très belle, notamment dans les deux premiers mouvements. Dans le Trio du Menuet, le violoncelle seul est couvert par les vents. Harding dirige avec peu d’exubérance. L’expression est particulièrement retenue pour une oeuvre souvent caractérisée comme joyeuse. Le Finale emporte toutefois le public dans de vibrants applaudissements.

Marie Torrès

[Crédit photo : Giorgia Bertazzi ]

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