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Laetitia Dana – interview

23 octobre 2013
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Laetitia Dana - interview

En 2008, ta première scène en première partie de Michael MacDonald était une veritable révelation. Comment décrirais-tu ce que tu ressens aujourd’hui face à un public ? 

 Sur scène, je vis ce que je ne pourrais jamais vivre chez moi ou dans un studio: je suis dans l’interaction directe avec un public, dont l’énergie me tire vers le haut.  Alors aujourd’hui, je ne vis pas uniquement pour le live, mais presque!

Le public reçoit aussi beaucoup d’énergie. C’est ta manière d’être, dans la vie ou sur une scène ?

C’est ma manière d’être, de vivre, de m’épanouir. La vie et ses déceptions m’ont apprise à reconnaître les gens qui me veulent du bien. Je me suis donc entourée de gens formidables qui me donnent beaucoup et à qui je donne en retour.  Et sur scène, cette manière d’être dans l’échange, je la vis de manière exponentielle. 

Une manière de voir la vie qui rentre en résonnance avec ta manière de voir la musique ?

Au Gabon, Iboga, c’est une plante thérapeutique, comme l’est, pour moi, la musique. Je la vois comme un elixir de bien être. Les sujets de certaines de mes chansons sont durs, comme Meannes and the profit. Mais à la fin de la chanson, il faut pouvoir aller de l’avant.
Et pour moi, personellement, la musique est un exutoire: j’écris beaucoup de poèmes en français, jamais sortis: des choses très dures et très profondes que j’ai besoin d’exterioriser. La musique que je propose est aussi un exutoire, mais tourné vers l’autre. Alors c’est différent, elle doit véhiculer des choses positives.

A l’écoute d’Iboga et d’autres projets comme Lounge Coffee, on remarque que tes influences musicales vont dans tous les sens ! 

J’aime beaucoup de styles mais la black music des années 90 m’a le plus influencée: la nu soul, le R&B, la deep house ou même les sonorités afrobeat. Mais pour mieux y revenir, j’ai besoin de puiser ailleurs. Et puis, je travaille aussi beaucoup à l’humain: peu importe le style, les bonnes rencontres donnent forcément de bonnes choses!

Mais qu’est-ce qui finalement oriente tes choix lorsque tu crée une instru ?

Iboga est un premier EP, un peu artisanal, construit à partir de boucles hip hop mises en relief grâce à l’intervention des musiciens et par les arrangements du réalisateur, Rémy Déléo. Le 2ème EP – en préparation – je le travaille différemment, avec un compositeur qui crée la cohérence musicale, de A à Z.

Ta reprise des classiques Hip Hop comme Woo Ha de Busta Rhymes, c’est une manière pour toi de rendre hommage à quelques-unes de ces influences justement ?

Je n’ai pas la prétention d’avoir un flow aussi impressionnant que celui de Busta Rhymes par exemple. Dans ma reprise de Woo Ha, je met 2’30 à retransmettre les lyrics de ce qui n’est qu’un couplet dans la version originale! Mais des rappeurs comme lui ont laissé leur empreinte dans mon univers. Alors m’approprier ces classiques qui tournent en boucles dans mon ipod, c’est une sorte d’hommage oui, et pas le dernier! (ndlr: des nouvelles reprises à découvrir sur la scène du Nouveau Casino le 24 octobre!)

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=UOSxxZHqBpI[/embedyt]


En parrallèle de la musique tu dessines aussi: tu stylise beaucoup d’objets. Pour toi, c’est le même processus de création ?

Pas du tout. La création d’un label, la sortie de chansons en auto-production, c’est beaucoup de travail. Alors le dessin, c’est devenu mon nouvel exutoire. Contrairement à la musique, je n’intellectualise pas du tout ce que je fais. Quand je customise des baskets, des pots de fleurs, des éventails – tout ce qui me passe sous la main en faites! – je ne pense absolument à rien.

Lydie Mushamalirwa
@M_lydie 

Photo © kohan tensen 

Prochain concert : au Nouveau Casino, jeudi 24 octobre à 19h30

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