Feydeau fait exploser le Système Ribadier à la Pépinière !
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Le Système Ribadier De Georges Feydeau Mise en scène de Jean-Philippe Vidal Avec Hélène Babu, Gauthier Baillot, Arnaud Simon, Romain Lagarde, Pierre Gérard, Ludmilla Dabo, Pierre-Benoist Varoclier, Nathan Gabily. Du mardi au samedi à 21h, matinée samedi à 16h Tarifs : de 25 à 35 euros, 12 euros pour les moins de 26 ans. Réservation en ligne ou par téléphone au 01 42 61 44 16 Durée : 1h20 La Pépinière théâtre |
Un mari qui endort sa femme pour courir au Cercle et filer chez sa maîtresse, une femme totalement parano dont la jalousie n’a d’égale que les mensonges de son premier mari, voici en deux postulats le « pitch » de ce vaudeville troussé comme une bombe à retardement, joué à la perfection par six comédiens à la Pépinière Opéra pour notre plus grand plaisir.
Et d’une, tu ne me tromperas pas… Une éblouissante comédie sur le langage Deux portes qui claquent et des comédiens réjouissants Hélène Kuttner [ Crédit Photos : © Christophe Vootz] |
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Un mari qui endort sa femme pour courir au Cercle et filer chez sa maîtresse, une femme totalement parano dont la jalousie n’a d’égale que les mensonges de son premier mari, voici en deux postulats le « pitch » de ce vaudeville troussé comme une bombe à retardement, joué à la perfection par six comédiens à la Pépinière Opéra pour notre plus grand plaisir.
Certaines épouses, spécialistes du genre masculin et coutumières des infidélités de leurs coquins de maris, mettent tout en branle pour leur savonner la planche. Angèle, délicieuse et redoutable Hélène Babu, mini jupe mais bottines pointues, vêtue comme un jeu de dames en noir et blanc, épie son mari Ribadier comme l’épie son défunt mari dont le portrait trône dans le grand salon. Jean-Philippe Vidal, le metteur en scène, a judicieusement placé un écran géant sur lequel s’anime subrepticement l’immense visage d’un homme au regard terrible. C’est Big Brother au royaume des bourgeois parisiens, et ce visage luisant et terrifiant suffit à installer les personnages dans une atmosphère énigmatique et haletante.
Jeux de mots, quiproquos, faux-semblants, hypocrisie sociale et intérêt bourgeois, Feydeau encore une fois démultiplie son talent pour nous brosser des êtres plus vrais que nature, roublards, cuistres et très gonflés. Ici, c’est le mari, Ribadier, joué par le formidable Pierre Gérard, qui use et abuse d’un don extraordinaire, celui d’endormir son épouse gênante. En un clin d’oeil et un geste de la main, tel un magicien, Ribadier hypnotise sa femme et l’immobilise dans son fauteuil pour pouvoir faire les quatre cents coups. Jusqu’au jour où Thommereux, le vieil ami du premier mari d’Angèle, rentre de son exil à Batavia pour lui déclarer sa flamme. Romain Lagarde joue avec beaucoup de vérité ce garçon gauche et lourdingue, qui va mettre ses malheureux pieds dans le système de Ribadier.
Pour mettre en valeur la saveur acide et critique, passionnément drôle et enjouée, des dialogues de Feydeau, il faut des comédiens qui incarnent avec toute la sincérité les situations les plus abracadabrantes et démonter le décor en toc des apparences sociales. Dirigés avec beaucoup de rythme et de simplicité, les comédiens déploient une folle énergie avec une précision d’horloger suisse. Sans fausse note, Ludmilla Dabo (Sophie) et Pierre-Benoist Varoclier ou Nathan Gabily, avec Gauthier Baillot ou Arnaud Simon dans le rôle de Savinet le négociant de vin, complètent cette distribution agile et efficace, qui impulse un élan dramatique sans temps mort, vif et caustique. Un théâtre d’acteurs qui servent un grand auteur.



