Un éblouissement pour les fêtes avec la Bayadère
La Bayadère De Marius Petipa et Serguei Khoudekov, Mise en scène de Rudolf Noureev Avec les danseurs de l’Opéra de Paris Jusqu’au 31 décembre à 19h30, en alternance Tarifs : de 5€ à 140€ Réservation Durée : 2h50 avec 2 entractes Opéra Bastille |
Ce dernier ballet de Rudolf Noureev signe son testament chorégraphique. Un danse éblouissante, des ensembles réglés au cordeau, et un décor de conte oriental pour voyager en famille dans une Inde fantasmée avec les étoiles de l’Opéra.
Une histoire d’amour qui finit mal Au départ, il était une fois un jeune et beau guerrier, Solor, fou amoureux de la bayadère Nikya, l’une des danseuses gardiennes du feu sacré du temple. Ces deux-là se voient et s’attendrissent dans le plus grand secret, mais c’est sans compter le projet d’un Rajah de la province voisine de faire épouser Gamzatti, sa fille, au vaillant Solor. Solor promis à une jeune fille noble, c’est maintenant Nikya que reluque le Grand Brahmane, ébloui par cette beauté dansante qui possède le feu sacré. Une jeune beauté pour deux aspirants, et une autre jeune fille laissée en rade : comme dans les « Feux de l’amour », les passions rivales laissent place à des vengeances fatales, des jalousies rédhibitoires qui ne conduiront qu’au geste criminel. Somptueuse scénographie Ce mélo tragique, qui voit la plus pure des passions amoureuses tourner au drame, prend place dans une scénographie somptueuse signé Ezio Frigerio. Palais en dentelle de marbre oriental, tentures de soies mordorées d’ocre et de rouge, costumes incrustés de pierreries de Franca Squarciapino, tout dans ce décor et ces robes éblouit l’oeil de sa splendeur et de sa beauté. Le raffinement parvient à ce point d’acmé que la danse, virtuose et simple à la fois, le transfigure. Les duos entre la Bayadère et Solor, notamment, sont d’éblouissants moments de grâce et d’harmonie qui permettent aux étoiles, ici Amandine Albisson et Josua Hoffalt, d’affirmer leur puissance dramatique et leur technique irréprochable. Grave et lyrique, Amandine Albisson, royale, semble un grand oiseau aux ailes déployées, tant ses bras infinis et son incarnation déchirante rendent le personnage attachant. Solos prodigieux et ballet des ombres captivant Dans la dernière partie, les solos de Solor sont particulièrement complexes, entrechats, saut et pirouettes d’une dextérité exigeante. Josua Hoffalt y est magnifique, tout comme le corps de ballet et les jeunes danseurs comme Hannah O’Neill qui se révèlent remarquables. La scène du royaume des ombres notamment, où les figures classiques les plus pures, tutus blancs dans une forêt d’ombres grises, font apparaître une fantasmagorie totalement romantique, un bataillon de jambes et de bras qui laissent place au rêve le plus débridé, est un joyau. Sur une partition planante de Ludwig Minkus, voilà un spectacle idéal pour rêver et savourer en famille un superbe conte de fées. Hélène Kuttner [ Crédit Photos : © Little Shao Opera de Paris] |
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