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Festival d’Avignon : Notre sélection danse – OFF

28 juin 2017
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nativos

Avignon OFF

Du 7 au 30 juillet 2017

www.avignonleoff.com

Du 7 au 30 juillet 2017

En danse, le OFF réunit autant de vedettes que le IN. Cette année on y croise l’enfant terrible québécois Dave St Pierre, la compagnie phare du hip hop Pyramid, ou encore Salia Sanou, star de la danse franco-burkinabé, et ce drôle d’énergumène de Mickaël Phelippeau pour qui la danse et l’art contemporain n’ont aucune frontière. Et tant d’autres…

People What People-c-Alain-Sherer-2C’est vrai, on trouve de tout à la méga-Samaritaine qu’est le OFF d’Avignon, même en danse… C’est pourquoi il est judicieux de repérer certains lieux qui ne louent pas leurs salles par appât du gain, mais offrent aux artistes et au public des conditions professionnelles.

C’est là qu’on part d’une vraie connaissance du paysage de la danse, et qu’on réussit à faire venir des chorégraphes habitués aux lieux les plus prestigieux, du Théâtre de la Ville aux grands festivals de danse.

On parle du IN et du OFF, mais en vérité il n’y a pas le Off, il y en a plusieurs. En danse comme en théâtre, l’institution évite à certaines compagnies, soigneusement sélectionnées, de louer un créneau horaire pour la durée du festival. Certains lieux ont pris l’habitude d’accueillir la danse, sur une semaine ou deux.

Et Avignon dispose bien sûr de théâtres qui présentent et soutiennent la danse tout au long de l’année, comme le Théâtre Golovine, et bien sûr le fameux Centre de Développement Chorégraphique, organisateur du festival Les Hivernales depuis des décennies.

Les Hivernales

C’est aux Hivernales (rue Guillaume Puy) qu’on croise les propositions les plus surprenantes, grâce au rôle d’éclaireur que ce pôle majeur joue dans le paysage français. Mais leur présence n’empêche en rien celle de spectacles festifs s’adressant à un public intergénérationnel.

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Pour les premiers, citons « Nativos » de l’Argentine Ayelen Parolin qui mélange un récital de piano et des percussions coréens pour réunir danse contemporaine et ambiance hypnotique de rites ancestraux. Et encore Yasmine Hugonnet avec son solo « Le Récital des postures » où le corps dénudé ne cesse de se métamorphoser pour évoquer des archétypes toujours différents.

Pour la forme plus libre et festive, c’est Bruno Pradet qui ponctue « People what people? » de fanfares joyeuses et de musique électro, où l’énergie des danseurs allume celle du public.

Le Théâtre Golovine

Les amateurs de hip hop peuvent cocher l’adresse du Théâtre Golovine (rue Sainte-Catherine), pour les compagnies Stylistik, Kham, Pyramid et Tenseï, toutes excellentes. « Ballet Bar » de Pyramid est une pièce grandiose, située dans un bar américain, au temps de la prohibition. Humour et gangsters, musiques jazzy, charleston, tango… et une force d’invention chorégraphique doublée de la virtuosité des B-Boys et de leur jeu gestuel et de mime.

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Théâtre de l’Oulle

Néant by Alex HuotLe vrai choc du festival est à trouver dans une salle où peu de personnes ne l’attendaient. C’est au Théâtre de l’Oulle (rue Plaisance/rue Joseph Vernet) que Dave St-Pierre, l’un des chorégraphes les plus fortement investis dans l’essence même de la vie humaine, crée un nouveau solo: « Néant ». Celui qui va toujours au bout des émotions et du corps, entend ici parler de la lutte permanente en chacun, « entre raison et insanité », une lutte avec sa propre dimension animale.

Comment ce Dave St-Pierre qui a fait tant de vagues, du Centre Pompidou au Théâtre de la Ville, arrive-t-il dans cette salle avignonnaise? C’est que l’ancien directeur artistique des Hivernales, Emmanuel Serafini, fait aujourd’hui bénéficier le Théâtre de l’Oulle de ses connaissances et de ses contacts dans le monde de la danse.

La Belle Scène Saint-Denis

Depuis quelques années, le département Seine-Saint-Denis met en avant ses artistes au Festival d’Avignon sous le label La Belle Scène Saint-Denis (rue des Etudes). On y croise cette année un artiste aussi polymorphe (entre danse, photographie, performance et arts plastiques) que Mickaël Phelippeau avec un tout nouveau solo pour un jeune boxeur des quartiers nord de Marseille. « Heddy » continue une série déjà accueillie dans le IN.

heddy-c2a9-mickac3abl-phelippeauPhelippeau, immanquablement habillé de jaune, se partage un programme avec Mélanie Perrier, chorégraphe filigrane et plasticienne de la lumière. Dans « Care », elle met deux couples en parallèle qui abordent la relation à l’autre à travers le porté, figure centrale au ballet mais peu commune en danse contemporaine (du 8 au 14 juillet).

Egalement au programme, « mA », création d’un duo par Satchie Noro avec sa fille, Yumi Rigout (du 15 au 21 juillet). Chorégraphe, danseuse et acrobate, fille d’un maître d’Aïkido, Satchie Noro s’engage sur des chemins entre danse et cirque, entre l’Asie et l’Europe.

C’est tout naturellement que sa fille a baigné dès l’enfance dans la vie chorégraphique et qu’elle est entrée à l’Académie Fratellini pour se former aux techniques aériennes.

Le T.O.M.A.

kawral 1Pour la 20e année, le théâtre connu comme La Chapelle du Verbe Incarné (rue des Lices) accueille le l’initiative T.O.M.A, ce qui signifie « Théâtres d’Outre-Mer en Avignon. Malgré les deux références au verbe, la danse y trouve toujours une place, et cette place est bien éloignée de tout folklore. Voilà qu’en 2017 le T.O.M.A. présente même une grande vedette de la danse contemporaine:

Salia Sanou, directeur du centre de danse La Termitière à Ouagadougou et ancien interprète de Mathilde Monnier. Sanou vient avec une œuvre étonnante: « Kawral » (du 22 au 26 juillet), une rencontre entre cinq danseurs burkinabés et le collectif de free jazz Määk (Belgique). Un espace resserré, un contact à fleur de peau et pratiquement un corps à corps entre danseurs et musiciens…

Thomas Hahn

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Avignon 17 : nos coups de cœur du In et du Off

[Crédits Photo 1 : © Alain Scherer/ Photo 2 : © Alex Huot/ Photo 3 : © Mickaël Phelippeau/ Photo 4 : Tom Blaton]

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