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Laetitia Casta irradie dans “Scènes de la vie conjugale”

14 février 2017
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Scènes de la vie conjugale

D’Ingmar Bergman, adaptation de Jacques Fieschi et Safy Nebbou

Mise en scène de Safy Nebbou

Avec Laetitia Casta et Raphaël Personnaz

Du mardi au samedi à 21h

Tarifs : de 10 à 42 €

Réservation en ligne
ou au 01 44 53 88 88

Durée : 1h30

Théâtre de l’Œuvre 
55, rue de Clichy
75009 Paris

M° Place de Clichy
(lignes 2 et 13)

www.theatredeloeuvre.com

Dominique Issermann-2 copieJusqu’au 30 avril 2017

L’auteur et réalisateur Safy Nebbou met en scène Laetitia Casta et Raphaël Personnaz dans le scénario qu’Ingmar Bergman avait réalisé en 1973. Le bilan sans concession fait par un couple après 10 ans de mariage, avec des mots qui agissent comme des coups de griffe ou des caresses. Quand le cinéma s’invite au théâtre avec deux stars du cinéma au ralenti des émotions au fil du rasoir.

Qu’est-ce qu’un couple ?

En réponse à cette question qui taraude chacun de nous encore aujourd’hui, le réalisateur suédois Ingmar Bergman avait écrit pour la télévision six épisodes d’une fresque conjugale qui s’inspirait en partie de sa vie commune avec l’actrice Liv Ullmann. Face à eux-mêmes et dans le huis clos de leur maison, Marianne et Johan s’interrogent sur leur couple, jusqu’à se dire leurs quatre vérités. Derrière le confort apparent de leur vie familiale et sociale, Marianne admet sa fragilité et Johan esquive les questions. Ils sont jeunes et beaux, mais ils se révèlent insatisfaits. Jusqu’au jour où Johan avoue à Marianne qu’il est amoureux d’une autre femme et qu’il va la quitter. Le monde s’effondre pour Marianne, qui doit se reconstruire.

raphael-personnazUn texte d’une cinglante modernité

L’insatisfaction chronique, la quête de réalisation narcissique, l’attrait du confort matériel sont des aspects aujourd’hui plus présents que jamais. Dans le même temps, on n’a jamais autant divorcé dans les grandes villes et le mariage pour la vie est devenu presque une chimère. On accorde très souvent beaucoup plus de place à la réalisation individuelle qu’à celle du couple ou de la famille dans un monde toujours plus mobile. Dans une pièce baignée d’une lumière automnale et chaude, deux blocs de bois rectangulaires, design austère et nordique, feront office de lit et de sofa conjugal. La mise en scène nous fait observer le couple de face, animaux en situation de guet et d’observation, comme dans un laboratoire.

UnknownDeux comédiens à nu, magnifiques

Laetitia Casta, sobrissime, pull rose pastel et pantalon beige, est une Marianne qui démarre la pièce tout en retenue et en finesse. Son jeu, d’une impeccable précision, tout en observation et dans l’écoute, exprime l’attente d’une femme qui vit dans le regard de son époux. Peu à peu, au fil de renoncements et de déchirures, elle se métamorphosera, laissant exploser sa sensualité, sa sexualité et son autorité. Il est d’ailleurs beaucoup question de sexualité dans ces échanges, souvent à bâtons rompus ou striés de silences. Une sexualité que l’on cache ou que l’on exhibe comme un trophée du couple. Dans le rôle de Johan, Raphaël Personnaz prend progressivement possession de son personnage avec le mystère qui l’accompagne. Imbu de lui-même, presque brutal, il n’apparaît pas à première vue très sympathique, mais son histoire d’amour va révéler ses failles : ce sont celles d’un garçon qui n’a pas fini de grandir et dont la confiance, la maturité manquent cruellement. Les deux comédiens s’accordent parfaitement dans ce jeu électrique et félin, avec leurs regards bleus qui jugent et déshabillent l’autre. Deux beaux acteurs pour nous raconter l’histoire d’un couple.

Hélène Kuttner

[Photos © Dominique Issermann]

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