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Le Préjugé vaincu – Théâtre du Balcon – Avignon

20 juillet 2009
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C’est avec cette intrigue de départ que Jean-Luc Revol a choisi d’adapter avec finesse et fantaisie cette courte pièce à succès de Marivaux. Transposée dans les années 50, cette histoire où les préjugés sociaux sont toujours présents, est menée avec enthousiasme par cinq comédiens inspirés. Après un mois passé au Festival off d’Avignon, la troupe du Théâtre du Temps Pluriel (ex-comédiens permanents) viendra présenter le spectacle en tournée dans le département de la Nièvre puis dans toute la France en 2009/10 et en 2010/11. Le Préjugé vaincu que propose Jean-Luc Revol commence par un mambo épicé, dansé par une Lisette aux cheveux rouge-feu. Le décor, très lumineux, évoque un univers à la Magritte, avec gazon vert frais en guise de plancher et panneau bleu nuageux pour fond : le ton est donné, ce sera celui de l’amusement et de la légèreté.

La pièce, quant à elle, est transposée aux années 1950, ce qui donne au tout une allure un peu kitch mais raffinée, tout en faisant passer un message clair : les thèmes abordés par Marivaux ont quelque chose d’universel, et ici en particulier, le thème du préjugé social n’est pas si loin des préoccupations de l’époque. Le parti pris de la mise en scène, les tenues des années 1950, très colorées, la musique et les petites chorégraphies de danse donnent un ensemble très plaisant à regarder, dans une ambiance insouciante et légère, tout en respectant le propos de Marivaux.

Mais le côté irrésistible du Préjugé vaincu, la pièce le doit à l’excellente Marie-Julie de Coligny qui incarne une Angélique enfantine, qui fait preuve aussi bien d’une ingénuité digne des jeunes filles de Watteau que d’une très grande malice. Elle est aussi pétillante et pleine de sourires envers son amant Dorante qu’intraitable au sujet de cet inconnu imaginaire dont on lui parle et qui n’est pas de sa condition. Autour d’elle s’organise tout le petit monde de la pièce. Dorante est accablé par le dépit, les valets, à l’image de la maîtresse, s’agitent dans un mambo enflammé et la mère d’Angélique, en tailleur rose bonbon et aux petits sachets Chanel entre les doigts, ne vaut pas moins le détour.

Le Préjugé vaincu donne donc à voir un spectacle réjouissant, haut en couleurs et en musique qui démontre la pertinence du propos de Marivaux à travers un brin de fantaisie.

Chloé Goudenhooft

 
Le Préjugé vaincu

Mise en scène de Jean-Luc Revol

Compagnie Théâtre du Temps Pluriel

Costumes : Aurore Popineau // Scénographie & lumières : Emmanuel Laborde
Chorégraphies : Armelle Ferron // Régie générale : Gilles Gaudet

 
Théâtre du Balcon
38, rue Guillaume Puy
84000 Avignon

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