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La Paranoïa, par Marcial di Fonzo Bo et Elise Vigier à Chaillot

21 octobre 2009
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paranoia

 

 

L’histoire se déroule dans un futur lointain. Trois humains et un robot se retrouvent dans un hôtel. Ils ne se connaissent pas et ne savent pas pourquoi ils sont convoqués. Très vite, ils comprennent que des forces supérieures, les « intelligences », convoitent leur imagination et leur imposent de les distraire en inventant des fictions. En effet selon les intelligences, seuls les humains ont le pouvoir d’imaginer ce qui n’existe pas…

 

 

Cette intrigue de départ laisse présager un spectacle d’une grande originalité. Le décor, sobre et épuré, nous plonge d’emblée dans une atmosphère futuriste. Les personnages apparaissent au fur et à mesure pour être finalement réunis afin d’accomplir leur étrange mission. L’équipe de choc est composée d’un astronaute dépressif sous traitement, d’un scientifique psychorigide aux allures de l’autiste Raymond dans le film « Rain Man », d’un écrivain à succès et d’un robot transsexuel hystérique. La rencontre est explosive et donne lieu à des scènes jubilatoires, notamment lorsque le robot, qui ne sait pas qu’il en est un, se lamente sur son triste sort et sa malchance avec son mari Esteban d’une voix contrefaite, perché sur des talons aiguilles ! Le groupe est pris en charge par un colonel en lien avec les intelligences et sa prétendue sœur moustachue, qui ne sont en fait qu’une seule et même personne.

 

 

Bref, vous l’aurez compris, nous sommes au cœur d’un véritable délire qui s’amplifie au fur et à mesure que la pièce évolue. A l’instar de sa précédente mise en scène de La Estupidez, Marcial Di Fonzo Bo a choisi une fois de plus le mélange des genres : des séquences filmées, qui matérialisent les fictions inventées par les quatre « élus », alternent avec des scènes rappelant des épisodes de série B ou encore des « films catastrophe ». La Paranoïa regorge de détails tellement originaux et étonnants qu’on a souvent l’impression d’être au milieu d’un rêve. Plusieurs histoires, a priori sans aucun rapport entre elles, s’entrecoupent sans réelle suite logique, et les personnages, campés par les mêmes acteurs, se succèdent comme dans un songe.

 

 

Cependant la force de cette pièce est aussi la source d’un réel problème : à force d’originalité et de trouvailles délirantes, le spectateur perd le fil et ne sait plus vraiment où donner de la tête. Le rythme s’accélère et les scènes se suivent à une allure effrénée, pour finalement retomber à la fin sans que l’on ait compris ce qu’il était advenu des quatre personnages et de leur mission. De plus, quelques longueurs pesantes ajoutent à la confusion générale.

 

 

La Paranoïa est un spectacle d’une originalité remarquable. La performance des acteurs rend la pièce divertissante malgré une intrigue qui, si elle est intéressante au départ, manque tout de même de cohérence. Les amoureux du théâtre de l’absurde y trouveront certainement leur compte, tout comme ceux qui cherchent l’évasion par l’imaginaire. Dépaysement garanti !

 

Audrey Laroque

 

La Paranoïa

Jusqu’au 24 Octobre 2009

20h30

 

Théâtre National de Chaillot

1 place du Trocadero

75016 Paris

Metro :Trocadero

Tel 01.53.65.30.00

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