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Troisième rêve à gauche, une leçon de légèreté à une génération désenchantée

6 juillet 2009
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Deux portraits hauts en couleurs d’une solitude intime, deux êtres que tout oppose sans pour autant que l’un des deux connaisse le bonheur, deux visages contemporains d’une génération qui s’étiole. Léon et Chloé se rencontrent dans un rêve. Une situation originale qui se veut un pied de nez, voire une échappatoire à toutes ces rencontres « fast-food » qui prolifèrent aujourd’hui. En dehors du temps, en dehors des autres, Léon et Chloé vont se détester, puis apprendre à s’aimer. De fil en fil, des discussions aléatoires écrites avec humour mènent à la solitude que partagent également les deux protagonistes malgré leurs différences. Avec à la clé la constatation que Chloé a tout simplement peur de l’amour, et qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

 

Simple et naïf ? Pas forcément. Le genre de chose qu’il faut s’entendre dire de temps en temps, avec des dialogues qui collent pourtant fortement à la réalité. Une pièce qui transmet le goût des choses simples, ce qui permet de s’interroger sur la capacité de nos contemporains à accéder au bonheur. Pourquoi un tel message, d’une naïveté pourtant établie, aurait-il un impact ? La réponse, Carine Montag nous l’apporte : la génération des 30-40 ans se sent transportée par ce message préconisant la simplicité dans l’amour et l’abandon des milliers de questions inutiles quant à l’avenir d’un couple : ne pas vouloir commencer par peur de souffrir après. Un retour aux sources, donc, à l’innocence qui va à l’encontre, peut-être, de la façon dont les relations amoureuses sont perçues aujourd’hui. L’auteur explique elle-même qu’elle a voulu « mettre en avant dans cette histoire d’amour moderne, ce qui caractérise aujourd’hui malheureusement notre approche de l’amour et de la rencontre : la méfiance et le besoin de se protéger ».

 

Une rencontre onirique propice à l’évasion, donne un spectacle tout en apesanteur et permet de placer la rencontre amoureuse sous un angle bien particulier. Les personnages sont ainsi présents sous deux dimensions, celle de la réalité et celle du rêve, ce qui est une manière propice d’évoquer le lien amoureux, dans lequel réalité et fantasme ne cessent de s’entremêler.

 

Ajoutons à cela une prestation tonique de la part des comédiens, qui contribue à  rendre les personnages sympathiques. La mise en scène parvient à installer le décor du rêve sans mélo ni clichés désagréables : deux lits, au fond, à la verticale, dans lesquels les personnages viennent se lover tour à tour.

 

Une pièce qui fait plaisir, qui fait du bien, si tant est qu’on n’a pas encore été trop rongé par le cynisme ambiant qui tourne en dérision tout ce qui ressemble à des bons sentiments.

 

Sophie Thirion.

 

Troisième rêve a gauche

du 6 Juillet au 2 Septembre,

Du lundi au mercredi a 21 heures, le dimanche a 19h30

 

Manufacture des Abbesses

7, rue Véron 75018 Paris

tel : 01 42 33 42 03

www.manufacturedesabesses.com

 

durée : 1h15

Tarifs : 24 euros plein tarif, 13 euros tarif réduit (étudiants, demandeurs d’emplois, plus de 65 ans)

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