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Outreau, l’autre vérité

8 mars 2013
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Outreau… Ce nom de ville est devenu un nom commun, substantif pour qualifier la plus grosse erreur judiciaire française contemporaine. Pourquoi, dix ans après, rouvrir le dossier ? Vérités, contre-vérités, tout n’a-t-il pas été dit ? Serge Garde, spécialiste depuis plus de vingt ans des affaires de crime sexuel, s’attaque aujourd’hui à un autre versant de cette montagne judiciaire.

Dès les premières images, le ton est donné. Chérif, l’une des victimes, témoigne à visage découvert. Ses mots sont crus, d’une violence abominable. Serge Garde est du côté des victimes, même les présumées. L’intégralité du documentaire tient ce cap, déconstruisant méticuleusement l’appareil judiciaire et la défense des accusés. Serge garde ne croit guère à leur acquittement, prononcé le 1er décembre 2005, ou tout du moins dénonce vigoureusement la mascarade judiciaire qui broie les enfants. Jamais une affaire n’avait été aussi sordide, n’avait confronté tant de petites victimes à autant d’adultes. Tâtonnements, maladresses, erreurs grossières sont scrupuleusement relevées. Ainsi du placement aberrant des protagonistes durant les audiences : les accusés dans le public, les victimes dans le box des accusés… par manque de place. L’instruction par contre est réhabilité, en la personne du juge Burgaud, jeté en pâture à l’époque comme seul fautif de la débâcle générale. Ici Serge Garde lui donne un droit de réponse honorable ; cependant que se profile en filigrane une dénonciation catégorique de Nicolas Sarkozy, dont on connaît les relations houleuses avec l’ensemble de la magistrature…

Produit par Bernard de la Villardière, destiné à une diffusion télévisuelle, le documentaire se sera vu fermer toutes les portes au nez, jusqu’à la décision finale d’une projection cinématographique et d’une série de tournées pédagogiques à travers la France. Il est vrai que les médias sont clairement éreintés durant une heure et demi, et que le traitement médiatique y est largement décrié. Partialité, influence, intervention intempestive… le « scoop » règne en maître.

Le documentaire se caractérise donc certes par un certain parti-pris, comme il se doit, mais également par la qualité des intervenants : journalistes, victimes, expert psychologique, avocat de la partie civile, procureur, policiers,etc. Manque évidemment la parole des accusés, pour faire bonne mesure. Reste un documentaire qui balaye factuellement les errances d’une justice peu préparée à l’atrocité d’une telle situation.

Mathilde de Beaune

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=3ztXKUmm_TE[/embedyt]

Outreau, l’autre Vérité 

De Serge Garde

Durée : 90 min.

Sortie le 6 mars 2013


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