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La Civilisation perdue de George Condo – Musée Maillol

2 mai 2009
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Musée Maillol

Démarche de rupture

La force de Condo réside dans sa capacité à convoquer les courants picturaux majeurs – cubisme, expressionnisme abstrait – pour conjuguer les techniques passées avec la réalité du monde qui nous entoure. Le tout, dans des compositions fascinantes. Formes, perspectives, couleurs souvent extrêmes dans leur noirceur ou leur éclat mais surtout objets présentés éveillent nos sens. Chaque personnage exprime un conflit dans ses traits, opposant le paraître et l’âme profonde. Une dualité qui se traduit par un aspect grotesque évident ou évoqué, reflet de la nature véritable des sujets.

Art bestial

La galerie de portraits  – peints, sculptés ou dessinés – relève d’un imaginaire teinté de mythologie. Tels des hallucinations collectives, les êtres s’exhibent dans toute leur laideur. Car, ici, ce n’est pas la beauté de la bête qui est montrée mais bien la bestialité de l’humanité. Créatures perverses aux mœurs déviantes, les femmes deviennent démoniaques quand les hommes prennent des allures clownesques. Certaines revêtent des membres inhumains, d’autres affichent une pilosité animale. Ce qui déroute tout au long du parcours, ce n’est pas tant la dépravation apparente – scènes pornographiques, visages déformés par le vice – mais plutôt l’envergure des travers de la société pointés du doigt. Au cœur de ‘La Civilisation perdue’ de George Condo, le visible tel qu’on le connaît est déstructuré pour mieux témoigner du regard ironique que porte l’artiste sur ses pairs.

Représentation et abstraction

On ne peut nier la dimension psychologique qui se dégage de l’ensemble des créations exposées. Derrière chaque « monstre » se cache la corruption : que ce soit la soif de domination ou la quête d’une perfection utopique. Certains visiteurs pourront se sentir agressés par tant de grossièreté – dans les traits comme dans les représentations. Mais, à la manière de l’artiste, il est nécessaire d’aller au-delà des apparences pour mieux contempler son œuvre. Car passé l’aspect, repoussant de prime abord, l’esthétique du geste se dessine et s’impose finalement d’elle-même.

Mélanie Grenier

George Condo – La Civilisation perdue

Commissaires de l’exposition : Olivier Lorquin, Président du musée Maillol et Bertrand Lorquin, Conservateur du musée Maillol

Du 17 Avril au 17 Août 2009
Tous les jours sauf le mardi et jours fériés de 11h à 18h

Tarifs : de 6 à 8 euros

Musée Maillol Fondation Dina Vierny
61, rue de Grenelle – 75007 Paris
M° Rue du Bac

www.museemaillol.com

[Visuel : photographie de fredpanassac – Frédérique Panassac, 6 décembre 2007. http://www.flickr.com/photos/10699036@N08/2101242850/  Licence Creative Commons]

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