Ariane Moffatt, un peu de fraicheur venue du Canada
Nous aurions pu penser que l’album d’une nouvelle québécoise serait immédiatement à ranger dans la catégorie variété française mais il n’en est rien ! Elle est bien finie la période des Céline Dion, Diane Tell, Natasha Saint Pier et autres consœurs, le Québec renferme des trésors bien plus « jazzyfiant ». Avec « Tout les sens », Ariane Moffatt casse les codes en prenant soin de ne s’inscrire dans aucun style. Certains parleront d’électro-pop, d’autres de jazz mais il s’agit plutôt d’un style transversal : Ariane Moffatt nous offre avec cet opus une pure leçon d’éclectisme.
Au détour de douze titres agrémentés de quelques surprises, Ariane Moffatt nous renverse.
« La fille de l’iceberg » donne le ton, avec quelques coups de violon, Ariane Moffatt nous contraint à tendre l’oreille pour l’écouter : on en demande déjà plus !
Une voix assurée et jazzy, Ariane finit de nous achever avec « Je veux tout » où elle campe une femme moderne et pressée en proie avec ses contradictions.
Des ballades sont également présentes dans cet album. Des sons simples, des mélodies entrainantes, en somme de bons mélanges : d’un côté des textes où l’artiste devient une femme amoureuse même passionnée à l’image de « Tes invectives » et de l’autre des ballades encore tranquilles voir contées d’ « Eternel instant présent ».
On change encore de style avec « Réverbère », chanson rythmiquement urbaine qui évoque la rapidité de la vie en ville : les années Yéyé sont de retour et ça nous va !
Le Rap ou slam a également sa place avec « Interlude en l’air » ainsi que de l’électro avec « Tous les sens » où la voix de l’artiste se pose gracieusement sur nos oreilles.
Enfin, petit coup de cœur pour « Jeudi 17 mai », chanson résolument actuelle et engagée qui fait office de véritable chronique media électro. De plus, une petite surprise teintée d’Afrique vous attend en fin de pistes….
Voix fluide et jazzy, clinquante et éclectique, Ariane Moffatt rassure tous les accros de sons divers et variés.
Séga Diallo.
Déjà dans les bacs.
En concert le 21 juillet aux Francofolies et le 26 novembre au Bataclan
Articles liés
« Don Quichotte » à l’Opéra Bastille ou le rêve de sauver le monde
Après le superbe ballet de Rudolf Noureev présenté il y a un mois, voici l’opéra de Jules Massenet dans une nouvelle production dirigée par Patrick Fournillier, mis en scène par Damanio Michieletto, avec un Don Quichotte à la mélancolie...
« Place de la République » ou le théâtre en suspension de Clément Hervieu-Léger
Dans la plus petite salle du Lucernaire, le Paradis, une jeune femme attend assise sur un banc de la Place de la République. Un homme plus âgé survient et la prend en photo. Ces deux-là n’attendent pas Godot comme...
“Terrasses” : le chant des morts et des vivants de Laurent Gaudé à la Colline
Le 13 novembre 2015, la salle de spectacle Le Bataclan a été le théâtre d’un massacre total perpétré par des tueurs jihadistes. Une centaine de morts, plus de quatre cents blessés, dans une salle bondée de 1200 jeunes gens...