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Les Beaux Gosses : l’adolescence pour les nuls

15 juin 2009
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Dans les enceintes scolaires, trois espèces d’adolescents cohabitent : les plus populaires, les loosers au physique souvent ingrat et ceux qui se confondent avec le décor tant ils sont invisibles pour leurs congénères. « Les Beaux gosses » nous plonge dans l’univers impitoyable d’un collège en braquant la caméra sur un groupe d’élèves en particulier. Styles vestimentaires et coupes de cheveux ringardes qui semblent aller de pair, visages qui comptent plus de points blancs prêts à éclater que de poils au menton, les quatre copains ont également en commun de flirter avec le bas de l’échelle sociale collégienne. A 14 ans les cours ne sont pas la priorité d’Hervé, élève moyen qui ne semble pas décidé à dépasser la barre des 10. La gente féminine, en revanche, le passionne autant qu’elle l’intimide. Et après maints râteaux, l’une des filles les plus convoitées de sa classe tombe sous son charme…

 

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Sans contrefaçon
Premières amours, premières ruptures, premiers émois des face à face entre les quatre murs d’une chambre, les protagonistes apprennent à composer avec les complexités sentimentales. Pour autant, les adultes ne sont pas en reste : la vie des parents hors de la cellule familiale, de même que les relations parfois tumultueuses, parfois complices, qui les lient aux jeunes sont habilement explorées. Mais le dessinateur ne perd rien de sa dérision naturelle en changeant de medium. Ames sensibles s’abstenir ! Humour noir désopilant – douteux diront certains –, séquences de masturbations la Redoute en mains ou devant les voisins et autres gros plans sur les langues qui se mélangent dans des chorégraphies à mille lieux  de celles des baisers de cinéma habituels, dégoulinants de romantisme, rien n’est censuré.

 

Essai transformé
La réussite de Riad Sattouf vient de sa capacité à filmer sans jamais juger. Ici, la jeunesse dorée n’a pas le mauvais rôle et les « ratés » ne sont pas dépeints comme des victimes. Loin s’en faut. A son tour Hervé endosse le costume du méchant lorsqu’il malmène une amoureuse transie qui lui déclare sa flamme. C’est aussi cela le collège, se venger en écrasant ceux qui sont encore plus insignifiants. Et grandir. Après la troisième vient le lycée : nouvel environnement, nouvelles règles qui font des loosers d’hier les potentiels mascottes des cours de récré de demain.
Derrière des affiches qui laissent présager une comédie satirique de première classe, « Les Beaux gosses » se révèle être un tableau fidèle et intemporel du monde adolescent, porté par des acteurs irrésistibles de naturel. La caméra se fait loupe, grossissant comme il se doit certains traits, permettant une observation minutieuse d’un monde qui nous échappe parfois. L’humour percutant de Riad Sattouf en prime.

Mélanie Grenier


Sortie le 10 juin

Réalisateur : Riad SATTOUF
Productrice : Anne-Dominique TOUSAINT
Scénario Riad SATTOUF et Marc SYRIGAS


Une coproduction LES FILMS DES TOURNELES – PATHÉ – STUDIO 37

Avec Vincent LACOSTE (Hervé), Anthony SONIGO (Camel), Alice TREMOLIERES (Aurore), Robin NIZAN-DUVERGER (Benjamin), Noémie LVOVSKY (la mère d’Hervé), Emmanuelle DEVOS (la directrice)…

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