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La botte secrète de Dom Juan au Théâtre Le Ranelagh

16 février 2010
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Léonard, assoupi sur sa donjuanesque couche, est contraint de sortir de sa quiétude au beau milieu de la nuit, pour répondre à l’assaut de trois hommes ferrés. Les attaques sont vite parées grâce à la botte secrète de Dom Juan, un coup d’épée fatal que lui a enseigné son maître et dont le secret est bien gardé puisque quiconque le voit doit mourir. Léonie, l’une de ses conquêtes, arrive au petit matin et demande à savoir ce qui s’est tramé ici la veille. Qui a orchestré cette intrigue ? Quel en est le moteur ? La jalousie en est très probablement la source mais est-ce l’oeuvre d’une maîtresse outragée ou d’un rival ?


Tous les ingrédients sont réunis pour réaliser la recette d’un bon exercice de cape et d’épée. Si la fable est réduite à sa forme la plus dérisoire, la plume est audacieuse. Grégory Bron, auteur et interprète principal a fait le choix osé du mariage de l’alexandrin et de l’écriture contemporaine. Le caractère bien trempé de chaque personnage confère à la pièce l’énergie nécessaire pour lier épique et linguistique. La pétillante Léonie et la charmante Florence de Forienne incarnent la légèreté, la fraîcheur et la délicatesse tandis que les rapports entre les hommes, Léonard, Tancrède de Mondragon et les soldats reflètent luttes d’ego et de pouvoir.


L’intelligence du propos est alors de relier le mythe au réel par l’interruption d’un spectateur sous le charme de la jeune première. Cet impromptu prétendant souhaite prendre part à l’action et se heurte alors à la barrière de la langue puisque nos protagonistes n’entendent pas la prose. Ce rôle délicat est brillamment interprété par Vincent Dubois avec une aisance exceptionnelle et une maladresse toute maîtrisée.


Si la forme est aérienne, des questionnements un peu plus sérieux d’ordre politique sont glissés çà et là, notamment lorsque les figurants débattent en aparté du statut des intermittents. Paradoxalement, l’effet de distanciation prend corps et il est certain que Brecht aurait applaudi des deux mains cette joyeuse mise en scène collective de la compagnie Afag (entendre «  Au fond à gauche »).


A la croisée de Dumas, Voltaire et des Robin des Bois, La botte secrète de Dom Juan allie le rire au panache !


Angélique Lagarde



La botte secrète de Dom Juan
De Grégory Bron
Mise en scène collective de la compagnie Afag Théâtre

Avec Simon-Pierre Boireau, Grégory Bron, Benjamin Dubayle, Vincent Dubos, Jean-Baptiste Guintrand, Virginie Rodriguez et Charlotte Rondelez


Du 11 février au 28 mars 2010
Du mercredi au samedi à 19h,  le dimanche à 15h.
Réservations : 01 42 88 64 44 e-mail : info@theatre-ranelagh.com
Tarifs :
– 28 € 1ère catégorie -20 € Préventes jusqu’au 10 février
– 22 € 2eme catégorie
– 22 € Tarif Réduit Seniors, chômeurs, revendeurs
– 22€ Tarif Groupes de plus de 10 personnes
– 10€ tarif jeune de moins de 26 ans


Théâtre Le Ranelagh
5, rue des Vignes
75016 Paris
Métro La Muette ou Passy

www.theatre-ranelagh.com


Retrouvez cet article et une fine sélection de l’actualité culturelle sur www.kourandart.com

 

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