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Space Invader Portrait

28 avril 2010
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Space_Invaders

Les mosaïques de cet artiste représentent des personnages d’un célèbre jeu vidéo de la fin des années 1970, Space Invaders. Du fait de la technologie élémentaire de l’époque, ils sont très pixellisés et donc reproductibles en mosaïque. Un pixel est assigné à un carré. De plus, c’est un matériau difficilement altérable, qui résiste très bien aux ravages du temps. Ces Space Invaders sont cimentés sur les murs de la ville dans les endroits les plus inattendus. Tous sont indexés, photographiés et situés, sur des cartes par leur auteur. Certaines d’entre elles, les plus achevées, ont été produites en plusieurs milliers d’exemplaires à l’aide de sponsors locaux, et distribuées gratuitement dans les villes touchées. Aujourd’hui certaines sont disponibles, à la vente cette fois, sur le site officiel.
La démarche de l’artiste est multiple : la contamination de l’espace visuel et public, la rencontre entre le pixel et la mosaïque, et la transposition d’un jeu vidéo dans la réalité. L’invasion s’est faite en plusieurs étapes avec quelques années d’intervalle : Le premier space invader a été posé au milieu des années 1990 dans une ruelle parisienne. Pour reprendre les mots du poseur, il s’agissait d’un « éclaireur », d’une « sentinelle », car il est resté seul quelques années. Ce n’est qu’en 1998 qu’ Invader a « actionné le programme », a réellement commencé « l’invasion », la « prolifération ».
Aucune de ses mosaïques n’est posée au hasard, les lieux sont choisis selon divers critères qui peuvent être esthétiques, stratégiques ou conceptuels. Par exemple la fréquentation : l’artiste avoue avoir un penchant pour les sites où les gens affluent, mais aussi pour des recoins plus cachés. Puis la cartographie : à Montpellier les envahisseurs sont placés de manière à faire apparaitre en vue aérienne un grand space invader lorsqu’on les relie entre eux.
Ces interventions étant illégales, le recours à la photographie est le moyen de plus sûr d’en garder une trace. Ainsi chaque space invader posé est immortalisé par deux clichés : un gros plan et un plan large. L’artiste considère d’ailleurs ces photos aussi bien comme une œuvre qu’un document.
Entre temps le phénomène s’est fait une réputation grâce à Internet, jusqu’à créer un véritable buzz. Il semble que cette démarche, en plus d’avoir engendré de nombreux adeptes, en ait inspiré plus d’un. Par exemple les pochoirs de petits soldats de The Art of Urban Warfare.
Mais l’amour pour cette Grande Invasion, cet effet que ressentent tous les fans d’Invader et Invader lui-même, s’explique en majeure partie par un des plus importants phénomènes générationnels auquel on assiste à l’heure actuelle : Le goût pour tout ce qui touche à la culture du jeu vidéo. Les premiers amateurs de ce genre d’art sont des purs produits de cette époque charnière des débuts de la micro-informatique domestique. Du fait que le jeu vidéo commence à avoir une histoire, du fait de son explosion commerciale et qu’aujourd’hui il ne soit plus dénigré par la société, on peut assurément parler de sous-culture à part entière.

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