Submarino – Thomas Vinterberg
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Lumière pâle, scandinave, toujours un peu triste ; familles brisées, taraudées par l’alcool ou la drogue, la folie et la culpabilité : Submarino, le nouvel opus du Danois Thomas Vinterberg, a franchement des allures de gueule de bois. Pourtant, grâce à ce conte fraternel – à tout point de vue d’ailleurs – l’ex-cofondateur du mouvement Dogma (avec Lars von Trier et en réaction aux superproductions hollywoodiennes) revient à son meilleur.
Un peu plus de dix ans après la révélation choc de Festen, et le succès finalement atomisant de ce premier film, le cinéaste retourne, certes, explorer la malédiction des enfances brisées (et leurs conséquences). Rien de léger, donc. Mais c’est pour mieux ouvrir une voie nouvelle dans sa filmographie incertaine, à savoir celle de l’empathie. Et même de la compassion, infiltrée par un semblant de début… d’espoir (eh oui !).
Bien sûr, son immersion dans la marge la plus douloureuse de la société est sans concession – peut-être un peu convenue par instants. Pour autant, ce qu’elle nous donne à voir, tout le long, c’est un drame humain et touchant. Et ça, c’est plutôt une option inédite chez le sombre Vinterberg ! Irrésistiblement, Submarino (du nom d’une technique de torture, quand même…) est transcendé par des personnages vulnérables, ô combien attachants en dépit de leurs violences répétées, parce qu’essentiellement en quête de rachat et d’amour.
Le talent des comédiens, singulièrement celui, tendre quoique ténébreux, de Jakob Cedergren dans le rôle du frère aîné, est pour beaucoup dans l’impact émotionnel de ce long métrage. Sa narration non synchrone, intrigante et inconfortable à la fois – les deux frères mènent une vie parallèle une fois adulte – également. Bien que le parcours du grand frère, plus dense, plus opaque, plus imprévisible, captive davantage que celui du cadet, Submarino parvient à atteindre une forme de grâce, in fine. Noire, sans doute, mais raccord avec le ton de la parabole qu’il vise depuis le début (l’épilogue renvoie en toute logique à la scène d’ouverture). On est donc loin, quoi qu’il en soit – c’est une bonne nouvelle pour Thomas Vinterberg comme pour ses spectateurs – de l’intimité frénétique, un tantinet surestimée à l’époque, de Festen.
Ariane Allard
Submarino
De Thomas Vinterberg
Avec Jakob Cedergren et Peter Plaugborg
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Sortie en salle le 1er septembre 2010
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