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Chère Elena de Ludmilla Razoumovskaïa – Théâtre de Poche – Montparnasse

25 juillet 2014
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mboyer

Chère Elena

De Ludmilla Razoumovskaïa

Traduction de Joëlle et Marc Blondel

Mise en scène de Didier Long

Avec Myriam Boyer, Elena Gauthier Battoue, Pacha Julien Crampon,Vitia, François Deblock,Volodia, Jeanne Ruff, Lialia

Scénographie : Jean MichelAdam et Didier Long

Musique : François Peyrony

À partir du 2 septembre 2014
Représentations du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 15h

Tarifs : plein tarif 35 € / tarif réduit 28 € / tarif jeunes -26 ans 10 €

Théâtre de Poche – Montparnasse
75, bd du Montparnasse
75006 Paris
M° Montparnasse-Bienvenüe


www.theatredepoche-montparnasse.com

Armés d’un gros bouquet de roses,d’un service en cristal et d’un large sourire,quatre élèves deTerminale sonnent chez Elena Sergueievna, leur professeur. Ils viennent soi-disant lui souhaiter son anniversaire. Émue par tant de gentillessse, Elena les invite à partager un reste de gâteau. Mais peu à peu, le ton change ; ils ne sont là que pour récupérer la clé du casier où dorment leurs copies d’examen final, qu’ils veulent corriger eux-mêmes.

Un chantage d’une incroyable violence s’engage contre l’enseignante.

Ludmilla Razoumovskaïa, une résistante
Née à Saint-Petersbourg en 1949, Ludmilla Razoumovskaïa, après une brève carrrière d’actrice, se consacre à l’écriture théâtrale dès 1976. Chère Elena Sergueievna est sa cinquième pièce. Créée en 1981 àTallinn, capitale de l’Estonie, elle rencontra un grand succès et fut interdite dès 1983 en raison de son caractère subversif. Les autorités soviétiques y virent en effet une atteinte aux principes de la morale d’État en vigueur dans l’URSS de l’époque, où le pouvoir politique exigeait de l’art en général et du théâtre en particulier qu’ils offrissent de la société une image de vertu.

La pièce fut à nouveau autorisée en 1987. Depuis, le théâtre de Ludmilla Razoumovskaïa est joué à travers le monde. Il reste très peu connu en France. Chère Elena Sergueievna fit l’objet d’une mise en scène de Didier Bezace auThéâtre de la Commune d’Aubervilliers en 2002.

Une société au bord de l’implosion

Quand Elena invite à entrer chez elle quatre de ses élèves venus à l’improviste lui souhaiter son anniversaire, elle ne se doute pas que se referme sur elle le piège qu’ils lui ont tendu. Son refus d’accepter le marché qu’ils lui proposent transforme leur souhait en exigence et plonge bientôt Elena dans une nuit cauche-
mardesque au cours de laquelle, face au chantage et à la manipulation dévastatrice, elle oppose sacroyance en des idéaux d’humanisme et d’exemplarité.

Écrite dans une URSS en proie à une crise économique qui ébranle la légitimité des idéaux collectivistes nés de la révolution de 1917, la pièce, d’une construction implacable, dresse au-delà du fait divers le portrait d’une société au bord de l’implosion. Dans tout le pays, la crise économique se double d’une crise morale et politique. Isolé sur l’échiquier diplomatique, le pouvoir accentue sa pression sur une population qui revendique de plus en plus fort la désobéissance et le libre arbitre. La jeune génération, incarnée dans la pièce par les quatre élèves, rêve d’une liberté dont elle peine à donner une définition claire. Elle aspire à la réussite professionnelle, à un niveau de vie comparable à celui des pays d’Europe occidentale.Une nouvelle révolution est en marche.

Il n’est pas innocent que Ludmilla Razoumovskaïa ait inscrit ces problématiques dans le cadre d’une relation maître-élève,dominant-dominé, adulte-adolescent,rapport qui pose par excellence les questions relatives à l’apprentissage du savoir, à celui de la morale, à l’autorité, à la liberté, à la violence. Ces questions sont au cœur de Chère Elena, huis clos sans concession, combat tragique sans vainqueur ni vaincu.

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