La Colère du Tigre, deux monstres de la scène pour incarner deux figures de l’Histoire
La_colère_du_Tigre- Théâtre Montparnasse::
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La Colère du Tigre De Philippe Madral Mise en scène de Du mardi au samedi à 20h30, samedi à 17h30 et dimanche à 15h30 Tarifs : de 18 € à 54 € Réservation : Théâtre Montparnasse M° Gaîté (ligne 13) |
À partir du 5 septembre 2014
Deux grands comédiens, Claude Brasseur et Michel Aumont, interprètent le Tigre politique Georges Clémenceau et le peintre impressionniste Claude Monet dans une histoire d’amitié tendre et houleuse où l’art se mêle à la politique : l’un des meilleurs spectacles de la rentrée.
Moins énergique mais plus énigmatique, le grand Michel Aumont joue avec humilité les petits frères affaiblis, savoureusement coupables de décevoir. On sent chez lui une sensibilité débordante et son propos final sur la couleur du ciel mêlé de mer avec la difficulté de distinguer les couleurs est proche de l’envolée lyrique. Aux manettes de la mise en scène, Christophe Lidon se fait subtil et discret, avec l’intelligence de mettre en valeur le texte et ses interprètes. Un très beau moment. Hélène Kuttner [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=_lbsPwCF_Hc[/embedyt] [Photo © Delalande / SIPA] |
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Saviez-vous que Clémenceau et Monet, vieillards encore pétillants d’intelligence et de malice, ont entretenu une amitié fraternelle et complice durant plus de 20 ans ? L’homme politique intransigeant et courageux partageait avec son camarade artiste la passion des jardins et des fleurs, surtout des roses, et le premier, grand amateur d’art, a ardemment défendu les Impressionnistes devant les notables par trop conservateurs qui faisaient encore la grimace. Leur amitié daterait des années 1890 lorsque le maître se prit de passion pour les nymphéas, l’un de ses thèmes majeurs, en s’installant à Giverny. Clémenceau le Vendéen le visitera très souvent et admirera la splendeur des jeux de lumière produits par le peintre devant ces paysages aquatiques.
La pièce de Philippe Madral débute à la fin de la Première Guerre mondiale, au moment où les toiles de Monet commencent à s’arracher à des prix faramineux. Monet a souhaité faire don à l’État français de ses immenses Nymphéas pour contribuer à la victoire nationale et c’est Clémenceau, retraité de 77 ans, qui va servir d’intermédiaire pour qu’un des bâtiments des Beaux-Arts, ce sera l’Orangerie, reçoive ses œuvres. En 1921, Monet rend visite à Clémenceau dans sa maison de Jard-sur-Mer. Il ne voit plus très bien, ses toiles n’avancent pas et son ami le sermone, le pousse à se faire opérer de la cataracte, lui écrit des lettres incendiaires pour qu’il tienne enfin sa promesse.
Dans une scénographie superbe baignée de lumière bleue et de toiles en transparence, Claude Brasseur, vieillard coquet et coquin, trie son courrier avec l’aide de sa fidèle Clotilde (formidable Marie-Christine Danède). Acide et tendre comme une vieille pomme, il refait le monde en défaisant la guerre en hommage à ses “poilus”, aux côtés de son amie de cœur (Sophie Broustal), ravissante compagne de 40 ans de moins que lui. L’amitié, la fidélité, l’honneur, l’engagement, l’amour ne sont pas pour lui de vains mots et la chaleur de l’engagement de l’acteur porte véritablement le personnage.



