Le Pré aux clercs, fable romantique à l’Opéra Comique
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Le Pré aux clercs De Ferdinand Hérold Mise en scène d’Éric Ruf Avec Marie Lenormand, Marie-Eve Munger, Jaël Azzaretti, Michael Spyres, Emiliano Gonzalez Toro, Éric Huchet, Christian Helmer, Olivier Déjean, Grégoire Fohet-Duminil, Thomas Roullon et Jean-Christophe Jacques Chœur Accentus Les mercredi 25, vendredi 27, mardi 31 mars et jeudi 2 avril à 20h Le dimanche 29 mars à 15h Tarifs : de 6 à 120 € Réservation au Durée : 2h30 Opéra Comique M° Richelieu Drouot |
Jusqu’au 2 avril 2015
C’est avec un réel désir que l’on attendait cet opéra que Ferdinand Hérold composa en 1832 pour inaugurer la nouvelle salle de l’Opéra Comique. Une histoire sentimentale qui mêle le peuple de Paris à celui des rois sur fond de reliquats de batailles sanglantes contre les Huguenots à l’époque de la Saint-Barthélémy. Tout cela est observé par le bout de la lorgnette qui réduit les guerres de religion à une cuisse de poulet. Cette recréation manque cependant de saveur. Au XIXe siècle, on adorait l’histoire ainsi que les feuilletons sentimentaux. À l’époque où Victor Hugo écrit Lucrèce Borgia, Eugène de Planard s’inspire de Mérimée pour tricoter une sorte de feuilleton sentimental et historique qui prend place sous le règne de la reine Margot (Marguerite), qui fut mariée avec Henri de Navarre pour établir la paix entre protestants et catholiques. La reine a une favorite, la jeune Isabelle, une protestante, secrètement amoureuse de Mergy, l’ambassadeur du roi Henri, mais ils sont tous deux menacés par Comminges le catholique qui veut l’épouser. Parallèlement, Nicette la jeune aubergiste, la filleule de Marguerite, fête ses fiançailles avec Girot qui tient le cabaret parisien du Pré aux Clercs. La distribution vocale de cette production est irréprochable. Jaël Azzeretti (Nicette), aigus mélodieux et légers, et le jeune Christian Helmer, (Girod) qui fanfaronne sur le plateau avec une projection parfaite et un sens du théâtre abouti, forment le couple populaire et joyeux de cette intrigue politique. Du côté des protestants, le ténor américain Michael Spyres (Mergy) fait preuve d’une admirable maîtrise vocale, avec une voix veloutée et une diction précise. Un réel bonheur face à la soprano canadienne Marie-Eve Munger (Isabelle) dont les aigus sont profonds et sensuels, avec une belle sensibilité dramatique. Marie Lenormand possède aplomb et autorité pour incarner Marguerite et ses intrigues et Emiliano Gonzales Tora campe un Comminges brûlant, voix explosive et tempérament de feu. Dans le rôle de Cantarelli, Éric Huchet témoigne d’un tempérament de comique bourru idéal. Une floraison d’arbres aux couleurs automnales ont envahi le plateau devant les murs en pierre de l’Opéra Comique, baigné dans des chaudes lumières de Stéphanie Daniel. Les beaux costumes aux couleurs poudrées de Renato Bianchi sont en harmonie. Le tout est réglé par Éric Ruf, metteur en scène et scénographe d’un spectacle qui se regarde gentiment, à la manière d’un livre d’images. Le chœur Accentus est animé d’une festive énergie, mais la direction orchestrale de Paul Mc Creesh manque de nuances. La partition n’est certes pas facile, contrastée et riche d’originalité, dans l’esprit de Rossini. Elle offre cependant de très beaux moments, notamment dans les épisodes tragiques. Hélène Kuttner [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=9ePcOwffMTs[/embedyt] [Photos © Pierre Grosbois et Vincent Pontet ] |
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