Les villes en carton d’Olivier Catté
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Olivier Catté Du 16 avril au 15 mai 2015 Du mardi au samedi de 14h à 19h Galerie Alexandre Lazarew |
Olivier Catté est un artiste sans concession porté par l’urgence de la création. Il expose ses villes de carton à la galerie Alexandre Lazarew jusqu’au 15 mai, un travail à la fois brut et raffiné, glissant de la figuration vers l’abstraction et où le décorum n’a pas sa place. Des œuvres pour la délectation de l’œil et de l’âme.
Au départ, il y a l’ Armé de son cutter, Olivier Catté le coupe, le déchire, l’arrache. C’était peut-être ce geste farouche qui lui manquait pour exprimer véritablement l’ardeur de Manhattan. «Le défi dans la peinture était de faire quelque chose de statique tout en retrouvant l’énergie de la ville». On peut dire que c’est gagné avec cette nouvelle production, et d’ailleurs, Olivier se sent bien dans cette technique qui semble avoir un rôle cathartique libérant ses monstres. Grâce à ce geste aussi, il intègre l’accident qui fait désormais partie du processus de création, alors qu’il avait tout le loisir de réintervenir et ajuster le tir en peinture. «Je ne peux pas revenir en arrière» reconnaît-il, d’où beaucoup d’œuvres avortées et jetées à la poubelle. Le hasard est conditionné également par l’état du carton et l’épaisseur des strates constitutives. Il a beau répéter les mêmes gestes, il se renouvelle sans cesse. Une peinture hypnotique pour se perdre Il a dépassé New York pour construire des villes imaginaires dans lesquelles on est invité à se perdre. Il nous fait basculer dans quelque chose d’intemporel et d’hypnotique. Avec ses vues plongeantes, les diagonales ont une forte personnalité et guident notre regard. On s’y précipite dans u Ici ou là, on s’amuse à accrocher le regard sur les écriture-tatouages des cartons qu’il a récupérés : il les préserve et elles deviennent un motif exploité comme tel. Il y très peu de couleurs, du blanc, du noir, du brou de noix : s’il y en a trop, l’artiste «perd le caractère du carton qui passe au second plan.» Et de carton en carton, Olivier Catté accoste sur de nouvelles terres où il aurait à dialoguer avec l’abstraction, celle familière d’un Mondrian. Si ses tableaux étaient une musique, ce serait du jazz. Stéphanie Pioda
[Visuels : Olivier Catté, City Scape. D.R.] |
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obsession de New York : son énergie, sa folie, son rythme qui donne le tournis et son architecture toute en élévation bien sûr. Une révélation pour Olivier Catté. Il la peint avec douceur et monumentalité dans un premier temps. Et puis il y a les hasards de la vie, ou les accidents, qui ouvrent une voie qu’on n’imaginait pas. Une mésaventure avec une galerie le plonge dans une situation matérielle délicate, et il commence alors à s’intéresser au carton, un matériau pauvre et facile à trouver somme toute. Alors il le glane, le peint, le teste, l’apprivoise pour lui donner une autre vie. Et l’alchimie prend.
n vertige, happé comme dans les constructions sans fin d’Escher ou porté par l’approche méditative des peintures de paysage traditionnelles chinoises. Cette peinture là est à expérimenter – Olivier Catté se revendique bien comme peintre -, elle est une invitation au voyage. «Tout y parlerait / À l’âme en secret / Sa douce langue natale». Les vers de Baudelaire entre en échos avec ces tableaux. 



