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Paul Klee – L’ironie à l’oeuvre – Centre Pompidou

29 mars 2016
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centrepompidou

Paul Klee
L’ironie à l’oeuvre

Du 6 avril au 1er août 2016 de 11h à 21h

Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004 Paris
M° Hôtel de Ville ou Rambuteau

www.centrepompidou.fr

centrepompidou copieLe Centre Pompidou propose une nouvelle traversée de l’œuvre de Paul Klee, quarante-sept années après la dernière grande rétrospective française que lui consacra le musée national d’art moderne, en 1969. Réunissant environ deux cent cinquante œuvres, en provenance des plus importantes collections internationales, du Zentrum Paul Klee et de collections privées, cette rétrospective thématique pose un regard inédit sur cette figure singulière de la modernité et de l’art du 20e siècle.

Exposer l’œuvre de Klee est un défi : auteur de presque dix mille œuvres, artiste insaisissable par excellence, il semble se dérober à chaque tentative de classification. Caractérisé par une dualité, une ambivalence, une pensée toute en oppositions, il se représente tour à tour comme dieu ou comme comédien. L’exposition du Centre Pompidou a choisi pour focus « l’ironie romantique » avec ses corollaires, la satire et la parodie. Issue du premier romantisme allemand, « l’ironie romantique » – qualifiée de « bouffonnerie transcendantale » par le philosophe Friedrich Schlegel – renvoie au processus de création. Les œuvres de Klee sont à comprendre comme un jeu qui signale la tentative de dire l’indicible, malgré l’inaptitude fondamentale à le faire. L’artiste interroge les moyens que lui donne l’art d’atteindre ses aspirations. Ce thème éclaire l’attitude de Paul Klee vis-à-vis de ses pairs et des courants artistiques contemporains, montre comment il assimile ou détourne ces influences, créant une expression unique.

L’aquarelle abstraite Gothique riant de 1915, prêtée par le MoMA, en livre un bel exemple. Si l’on dénote une similitude avec le tableau St. Severin 1 de Robert Delaunay, Klee semble – par le choix du titre – tourner en dérision les débats sur l’interprétation psychologique des styles qui animent alors les milieux allemands. Associer le gothique au rire pour désigner une composition inspirée du travail d’un cubiste français est une façon pour Klee de marquer son détachement.

L’exposition se déploie en sept sections thématiques qui mettent en lumière chaque étape de l’évolution artistique de Paul Klee : les débuts satiriques ; Cubisme ; Théâtre mécanique (à l’unisson avec Dada et le surréalisme) ; Constructivisme (les années au Bauhaus de Dessau) ; Regards en arrière (les années 1930) ; Picasso (la réception par Klee après la rétrospective de Picasso à Zurich en 1932) ; Années de crise (entre la politique nazie, la guerre et la maladie). Le parcours réunit peintures, sculptures, dessins et peintures sous verre, une sélection prestigieuse dont la moitié n’a jamais été montrée en France. Parmi ces chefs-d’œuvre rares, Vorführung des Wunders dialogue avec Angelus novus, deux aquarelles mythiques de la collection de Walter Benjamin.

Par Angela Lampe, conservatrice, Musée national d’art moderne, commissaire de l’exposition

Commissaire : Mnam/Cci, Angela Lampe

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