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« Ciao, Amore Ciao »: la résurrection de Luigi Tenco

Alejandra Rotondaro Ferreira 16 novembre 2018
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Sur la scène du Café de la Danse, Antonio Interlandi nous livre une réflexion profonde sur l’identité artistique du chanteur italien Luigi Tenco, connu surtout par les étranges circonstances de son suicide.

 

Un artiste innovant

Le spectacle reconstitue la vie de Tenco à travers un dialogue entre son œuvre et sa vie. C’est ainsi que se succèdent ses grands thèmes musicaux avec des fragments des autres textes de l’auteur. Autant d’éléments sur son identité d’artiste.

À 28 ans, âge de sa mort, il avait déjà beaucoup écrit : manifestes, poèmes, chansons… Tenco a été l’un des premiers compositeurs à croire que l’avenir de la chanson italienne était dans la tradition italienne elle-même. Dans ses textes, nous trouvons en effet un auteur engagé et prêt à dénoncer l’hypocrisie de la société de son époque et de l’église. Il s’agit donc d’un auteur moderne. Il était d’ailleurs l’un des premiers à évoquer le divorce ou l’exode rural en Italie.

 

Un suicide mystérieux

Une balle dans la tête, le corps de Luigi Tenco a été retrouvé par la chanteuse Dalida en 1967 dans la chambre d’hôtel qu’ils partageaient. Il se serait suicidé quelques heures après avoir perdu le festival de Sanremo avec la chanson Ciao, Amore Ciao, qui a connu quand même un grand succès international.

Or, on n’a jamais retrouvé l’arme. De plus, sa blessure à la tempe gauche était troublant, car on sait que Tenco n’était pas du tout gaucher. En outre, personne n’a entendu le coup de feu, même pas Lucio Dalla qui se trouvait dans la chambre de côté. De sérieux doutes se sont accumulés sur les causes réelles de sa mort. La police a même été accusée à plusieurs reprises de négligence et d’avoir conduit l’enquête de façon précipitée.

 

Une interprétation intime

Accompagné sur scène par le pianiste Mathieu el Fassi, Antonio Interlandi interprète un Tenco sérieux et intime, nourri de nombreuses influences musicales, qui allaient du jazz à la musique classique, en passant par la musique brésilienne. Les chansons sont interprétées dans un italien extrêmement soigné et avec intensité qui ne laisse pas les spectateurs indifférents.

Surtout, le parti pris de mise en scène est intéressant : Mathieu el Fassi n’est pas simplement relégué à son rôle de pianiste. L’incarnation de l’artiste, comme le dialogue, permettent de mieux comprendre qui était cette personnalité peu connue en France. Le public quitte alors le théâtre avec la certitude d’avoir redécouvert l’un des plus grands artistes de la chanson italienne.

 

Alejandra Rotondaro Ferreira

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