Le K : Grégori Baquet est un Kas à part, il se transforme en remarKable Konteur
Grégori Baquet © Fabienne Rappeneau
S’appropriant quelques-unes des nouvelles de Dino Buzzati, écrivain et journaliste, parues sous le titre Le K, Grégori Baquet nous emmène avec bonheur dans son monde d’une touchante poésie. En mêlant humour et fantastique, il joue sur le cynisme et sur la responsabilité de chacun en déclinant les thèmes littéraires chers à Dino Buzzati : la création, l’amour et la destinée.
Car c’est bien le conteur qui émerge du comédien. Il enveloppe avec beaucoup de lucidité et un gros wagon de poésie les textes de l’auteur du Désert des Tartares. Ici s’invitent l’injustice, la dictature, la honte, le déshonneur et la solitude qui explosent avec humour côtoyant ce qui pourrait s’apparenter à une forme de cynisme littéraire bien rondement équilibré par l’expression d’une sensibilité exacerbée. Grégori Baquet (Molière 2014 de la Révélation Théâtrale et nomination Meilleur Comédien aux Molières 2018) est rompu à l’expression nuancée et utilise une gestuelle, un tantinet chaplinesque, particulièrement touchante.
Tout commence par un anniversaire, juste pour prendre conscience, brusquement, que le temps passe. Alors, les histoires s’enchaînent, enroulées autour des thèmes majeurs de l’existence…
Les applaudissements crépitent jusqu’au paroxysme, ils traduisent l’envoûtement du public pour ce “K” au point que, lors de la première, Grégori Baquet n’en croyait pas ses yeux ébahis.

Grégori Baquet © Fabienne Rappeneau
Et pour nous, quelle joie de voir monter à ses côtés, sur la scène, Xavier Jaillard, ingénieux metteur en scène (Molière 2008 pour La Vie devant soi) et les voir s’enlacer, eux deux qui nous disent alors leurs souvenirs d’adolescent, lorsque, à l’âge de 13 ans, ils avaient réellement vu le K, ce gros poisson mythique et dévorant, au large de leurs espérances…
Patrick duCome
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