0 Shares 8138 Views

Nana et l’amour de Vivienne Westwood

Léa Chanut-Ferlin 10 janvier 2023
8138 Vues

Série de mangas emblématique des années 2000, Nana est également une lettre d’amour à Vivienne Westwood et à sa marque éponyme. En effet, l’auteure Ai Yazawa utilise la mode pour refléter les états d’âme de ses personnages. Nana Ôsaki, personnage principal se place en véritable égérie de la marque punk subversive. Les vêtements de la créatrice anglaise parlent là où les dialogues se taisent. Pour les fans, il est impossible de dissocier Nana de la marque mythique.

Nana c’est l’histoire de deux jeunes filles toutes les deux à un tournant de leur vie. Elles se rencontrent par hasard dans le train qui les mène vers Tokyo et leur nouvelle vie. Si beaucoup les oppose, elles se rassemblent sur trois points : elles veulent changer de vie, elles sont toutes les deux âgées de vingt ans et elles répondent au même prénom Nana.

Nana Komatsu souhaite rejoindre son petit ami de lycée et commencer une école d’art. Elle est pétillante, girly et plutôt naïve.

Nana Ôsaki, quant à elle, rejoint Tokyo pour développer sa carrière de chanteuse dans un groupe de rock. Elle est réservée, la tête sur les épaules et arbore un style très punk rock. Fan incontestée de Vivienne Westwood, elle collectionne les habits et accessoires de la marque.

L’auteure Ai Yazawa a débuté ses études dans la mode. Elle apporte donc un souci particulier au style vestimentaire de ses personnages. La mode est au centre de la série Nana. Elle permet de comprendre les caractères et l’évolution des protagonistes. Si Nana Ôsaki et les membres du groupe Blast s’affichent fièrement aux couleurs de la marque subversive anglaise ce n’est pas uniquement par soucis d’image. En effet, ce n’est pas tellement l’aspect rebelle du vêtement qui est mis en avant mais plutôt son rôle de carapace.

Nana Ôsaki se cache derrière son apparence punk et sûre d’elle pour pallier sa vulnérabilité. Au fond d’elle se dessine une grande peur de l’abandon. Cette dernière a été déclenchée notamment par une relation amoureuse à l’allure de dépendance. La relation entre Nana et son ex-petit ami est d’ailleurs grandement inspirée de la relation entre Sid Vicious, membre des Sex Pistols, et Nancy Spungen, célèbre groupie. Le groupe était lui-même muse de Vivienne Westwood. Sur l’image ci-dessous on peut voir Nana porter une bague Vivienne Westwood. Son petit ami porte quant à lui un collier cadenas semblable à celui que portait Sid Vicious.

Nana Ôsaki et son ex petit ami Ren Honjo

La mode est une carapace ou un échappatoire. Pour Shinichi Okazaki, bassiste du groupe de Nana, les “Blast”, Vivienne Westwood symbolise l’émancipation. Le jeune garçon s’est enfui d’une famille malheureuse et d’une vie d’étudiant lambda. Il trouve sa place et atteint une forme d’intégration dans la sphère punk. Ici la marque symbolise l’appartenance et a valeur de signe de ralliement presque familial.

Shinichi Okasaki portant le collier orbe Vivienne Westwood

En ce qui concerne le deuxième personnage principal, Nana Komatsu, le lien avec Vivienne Westwood n’est pas immédiatement évident. En effet, la deuxième Nana est très féminine et son style vestimentaire est avant tout une manière d’obtenir une approbation masculine. Le style de Nana Komatsu est grandement influencé par ses rencontres. Évidemment, en rencontrant Nana Ôsaki puis en emménageant avec elle un peu plus tard, le style plus affirmé de cette dernière va déteindre sur la jeune fille très influençable. Nana Komatsu va arborer plusieurs accessoires de la marque Vivienne Westwood comme pour rechercher l’approbation de son amie et lui montrer son admiration. Elle va d’ailleurs s’émanciper au fil de sa relation avec son homonyme.

Nana Komatsu portant un collier et des boucles d’oreilles Vivienne Westwood

La série Nana propose un aperçu de la mode qui colore les rues japonaises des années 2000 où s’entremêlent les genres et les influences. Dans un pays où l’on préfère souvent se fondre dans la masse et les carcans sociaux, avoir une héroïne fan de Vivienne Westwood représente la liberté émancipée et la rébellion qui étaient si chères à la créatrice récemment décédée. Cette dernière participera d’ailleurs à la création de produits dérivés de la série Nana, scellant le lien entre elle et la bande dessinée japonaise.

Le série de mangas est disponible aux éditions Delcourt. Une adaptation animée est également sur le catalogue Netflix.

Cliquez ici pour en savoir plus sur Nana

Articles liés

Vivez la finale publique de SOBANOVA DANCE AWARDS #8
Agenda
28 vues

Vivez la finale publique de SOBANOVA DANCE AWARDS #8

SOBANOVA DANCE AWARDS #8 : les espoirs de la nouvelle scène chorégraphique à retrouver sur la scène Jacques Higelin de la MPAA Saint-Germain pour la finale publique le vendredi 3 mai 2024 à 19h30 en présence d’un jury prestigieux...

Festival K-LIVE : LOTO Street Art, une première mondiale à ne pas manquer le 4 mai à Sète !
Agenda
44 vues

Festival K-LIVE : LOTO Street Art, une première mondiale à ne pas manquer le 4 mai à Sète !

Un festival qui propose de l’art urbain et de la musique ! K-LIVE ouvre le bal le 4 mai à la Ola, la plage du Lido à Sète ! Il fera beau et chaud, à n’en point douter, tenues...

“Désobeissantes” : la résistance des femmes iraniennes mise en lumière à la Fondation GGL
Agenda
61 vues

“Désobeissantes” : la résistance des femmes iraniennes mise en lumière à la Fondation GGL

Après Olympe Racana-Weiler et Marlène Mocquet, l’artiste contemporaine d’origine iranienne Nazanin Pouyandeh clôture le trio féminin de la Fondation GGL avec une exposition inédite intitulée “Désobéissantes”. De par son héritage culturel et son imaginaire original, Nazanin Pouyandeh s’affirme comme...