Basquiat – musée d’Art moderne de la ville de Paris
Jean-Michel Basquiat, le peintre et James Van der Zee, le photographe : deux afro-américains pour une célèbre photographie, celle qui fait figure d’affiche pour l’exposition rétrospective de Basquiat au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Un mythe autant qu’un symbole : Un jeune artiste noir dans son atelier, coiffure hirsute, costume-cravate taché de peinture, pieds nus, pinceau à la main, assis devant ses œuvres… La fierté affichée, un petit côté dandy, au mépris des conventions sociales. Nous sommes en 1985, Jean-Michel à 25 ans, le succès est là, la photographie parue dans The New-York Times Magazine en témoigne.
Pour le cinquantième anniversaire de sa naissance, cette rétrospective est une occasion exceptionnelle de nous immerger dans le New-York des années 80, à travers l’œuvre si emblématique de l’artiste décédé en 1988. Deux films, à cet égard, complètent notre vision des choses : The Radiant Child de Tamra Davis et Downtown 81. Ce dernier, tourné durant l’automne -hiver 1981 avec Basquiat en guest star est un riche témoignage de l’époque où encore inconnu, l’artiste taguait les murs délabrés de la cité de ses aphorismes énigmatiques et contestataires signés SAMO (The SAMe Old shit).
SAMO
Artiste autodidacte, poète, l’art de Jean-Michel Basquiat traduit très tôt ces préoccupations existentielles. Comment se construire une identité en tant qu’afro-américain dans un monde historiquement dominé par les blancs ? De cette sensibilité exacerbée l’artiste va dégager un art original, aux confluences d’imprégnations multiples. Revisitant le pseudo-primitivisme du premier modernisme (Picasso, Matisse, Kirchner…) et rejetant l’intellectualisme froid des années 70 (Kosuth, Broodthaers…), il crée son propre primitivisme, à travers une iconographie personnelle nourrie de l’histoire de ses origines croisées à celle de l’Amérique contemporaine. L’adolescent curieux et inventif, logiquement déçu par le monde, épouse les revendications contestataires du rap et du hip-hop. Le projet SAMO, devenu sa signature de graffeur, exprime dès lors son rejet d’une société matérialiste et hypocrite : « SAMO est tout, tout est SAMO, une religion sans pêché et bien d’autres choses encore ».
Le temps de devenir Artiste
Karine Marquet
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A lire sur Artistik Rezo :
– fréquentation record pour l’exposition Basquiat
– Anaïd Demir – Le dernier jour de Jean-Michel Basquiat
Rétrospective Jean-Michel Basquiat
Jusqu’au 30 janvier 2011
Musee d’Art Moderne de la ville de Paris
M° Alma-Marceau ou Iéna
[Visuel : Palais de Tokyo, Paris, abrite le musée d’Art Moderne de la ville de Paris et un centre d’art contemporain, février 2007. Travail personnel de Pline. Licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0]
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